L’ABLV, dont la filiale luxembourgeoise est basée au 26, boulevard Royal, reste sereine malgré la tourmente. (Photo: Maison Moderne/archives)

L’ABLV, dont la filiale luxembourgeoise est basée au 26, boulevard Royal, reste sereine malgré la tourmente. (Photo: Maison Moderne/archives)

Tout a commencé quand le Trésor américain proposait, le 13 février, de nommer l’ABLV comme «une institution de blanchiment majeur» dans le cadre du «patriot act», une loi antiterroriste née après le 11 septembre 2001. D’après l’administration américaine, l’une des plus grandes banques lettones aurait permis à ses clients de contourner les sanctions contre la Corée du Nord et serait impliquée dans des transactions de Pyongyang pour se procurer des missiles balistiques.

Suite à cette annonce, la situation de l’ABLV se serait «détériorée de manière significative», expliquait la Banque centrale européenne (BCE) ce lundi quand elle ordonnait aux autorités lettones d’imposer un moratoire à la banque.

Sursis à tout paiement

La Commission de surveillance du secteur financier (CSSF) suivait le pas en introduisant une requête en sursis de paiement auprès du tribunal d’arrondissement de Luxembourg à l’encontre de l’ABLV Bank Luxembourg.

L’ABLV Bank Luxembourg emploie – d’après le Luxemburger Wort – une vingtaine de personnes dans sa filiale luxembourgeoise spécialisée dans le private banking. Dans le communiqué de la CSSF, il se lit que «la signification de la requête à un établissement de crédit entraîne de plein droit au profit de l’établissement et jusqu’à décision définitive sur la requête, sursis à tout paiement de la part de cet établissement et interdiction, sous peine de nullité, de procéder à tous actes autres que conservatoires, sauf autorisation de la CSSF ou dispositions légales contraires».

Deux affaires non liées, pour l’instant

Du côté de la banque, on se voulait serein lundi. D’après son porte-parole, cité par l’agence Bloomberg, l’ABLV estime qu’elle préservera sa licence auprès de la BCE. Comme si l’affaire de l’ALBV ne suffisait pas, on apprenait lundi que les autorités anti-blanchiment lettones avaient arrêté dimanche le gouverneur de la Banque centrale de Lettonie.

Les responsables politiques lettons expliquaient ce lundi qu’il n’y aurait pour l’instant pas de lien établi entre les deux affaires.