Raphaël Frank (Motion-S) invente le futur aussi, comme y invite Ben Hammersley (à gauche). (Photo: Charles Caratini)

Raphaël Frank (Motion-S) invente le futur aussi, comme y invite Ben Hammersley (à gauche). (Photo: Charles Caratini)

La Maison du savoir à Belval n’est pas encore officiellement ouverte et les étudiants y auront accès en septembre. Mais déjà le lieu qui permet à l’Uni de prendre de la hauteur en s’ancrant sur son nouveau campus a accueilli le premier forum de l’innovation, le concept Mind & Market «importé» de Louvain-la-Neuve à Luxembourg par Deloitte, avec l’appui collaboratif du FNR (Fonds national de la recherche), Luxinnovation ou l’Université du Luxembourg.

Le cœur de l’événement, c’était une course aux start-up, plutôt «une émulsion d’idées créant l’émulation» comme le notait un observateur. Une quarantaine de projets, dans des états de maturité assez différents (de la start-up en activité depuis trois ou quatre ans à l’idée encore toute fraîche, en passant par l’entreprise en constitution et en quête de parrains), pas tous venus du Luxembourg au demeurant, ont eu chacun quelques minutes pour présenter leur pitch.

Des jurés impliqués, des projets repérés

Glissés dans des tiroirs étiquetés big data & fintech, santé et sciences de la vie, services à l’industrie ou services à la personne, ils ont été confrontés à des jurys de professionnels avisés, au sein desquels on retrouvait notamment Xavier Buck (EuroDNS), Nicolas Buck (Nyuko), Jean-Claude Bintz (Lakehouse), David Arendt (Freeport) ainsi que des représentants de Luxinnovation, du Technoport, du Lux Future Lab et d’une série d’entreprises et cabinets de la Place. Un vrai panel, pour une vraie expérience de jeune entrepreneur (souhaitant être) plongé dans le grand bain de la réalité du marché.

Mind & Market a, in fine, distribué une demi-douzaine de citations à son premier tableau d’honneur luxembourgeois. Ont ainsi été distingués par le jury global Continuous php (des techniciens du web et des plateformes sans bug), HuMix (issue du Luxembourg Centre for Systems Biomedicine – LCSB), Houser (une plateforme de benchmark permanent des offres immobilières), LuxPay (l’appli qui centralise toutes les technologies de paiement et devient un super wallet), Neveo (qui prolonge une expérience belge pour la sécurité des aînés à domicile) et Brainingeneering Technologies (également sortie des laboratoires du LCSB).

La meilleure façon de prédire le futur, c’est de l’inventer.

Ben Hammersley, «futuriste» et keynote speaker du Forum Mind & Market in Luxembourg.

L’award le plus en vue de la soirée (et gagnant un week-end à Londres, mi-novembre pour une conférence internationale sur l'innovation) est allé à Motion-S. La start-up, qui s’est notamment distinguée en fournissant une application ludique à Bâloise Assurances, jouait à domicile puisqu’elle est aussi la première spin-off du centre de recherche de l’Université du Luxembourg.

On l’aura compris, la technologie, appliquée à divers domaines (avec les fintech et les sciences de la vie en tête de gondole), reste un phare pour les candidat(e)s à l’aventure entrepreneuriale. De quoi inspirer les «futuristes», comme le keynote speaker Ben Hammersley qui, dans un humour so british et une vision de l’avenir centrée sur l’existant et ses développements probables, explique que «la technologie passe très vite et très facilement de la magie à l’ennui». Mais il conclut aussi: «La meilleure façon de prédire le futur, c’est de l’inventer.»