Les fondateurs de la plateforme (Photo: Deloitte)

Les fondateurs de la plateforme (Photo: Deloitte)

En rapprochant les acteurs, ce nouvel outil ambitieux de promotion de l’innovation pourrait aider la recherche à générer un plus grand impact économique et sociétal. «Dans ce pays, le travail d’accompagnement de la recherche a été très soutenu. Le budget a notamment été multiplié par 10. On est partis de presque rien. Il y a 10 ans, il n’y avait même pas d’université, cadre Marc Schiltz, secrétaire général du Fonds national de la recherche. Stimuler la collaboration privé/public est essentiel. Pour l’encourager, une soixantaine de postes de doctorants et post-doctorants ont ainsi été financés. C’est un excellent exemple de rapprochement entre deux logiques. Il faut que les chercheurs puissent se frotter au marché et bénéficient d’un coaching rapproché.» Lancée en anglais ce matin, la plateforme en ligne attend désormais les candidatures des porteurs de projets, qui seront filtrées et analysées par l’équipe de Mind & Market. «Nous nous assurons de leur consistance. Avoir une idée est le point de départ. Si elle n’est pas transformée en nouveau processus de fabrication, en service ou en produit, elle n’a que peu d’intérêt. Tester son idée auprès d’autres créateurs peut aider. L’innovation n’est pas aussi compliquée qu’il n’y paraît, c’est le message que nous souhaitons faire passer. Accélérer sa vitesse est crucial pour le futur de nos pays», souligne Gordon Blackman, président de Mind & Market Belgique.

Rapprocher les cultures

Un des piliers du projet est de fédérer et rassembler les initiatives déjà existantes afin de ne pas tenter de réinventer la roue. Pour Jean-Paul Schuler, managing director de Luxinnovation, accélérer le laps de temps entre une découverte et sa traduction en concept business est une des missions phares de la nouvelle plateforme. «Mind & Market peut avoir une résonance sur l’économie de toute la place. Soutenir les start-up, c’est encourager toute l’innovation. Le quotidien des entrepreneurs est parfois difficile, ils doivent trouver un endroit pour s’établir, tester leur idée, recruter des bons éléments… Certains ne savent pas par quoi commencer et ont du mal à trouver des collaborateurs bien formés. C’est là où l’université a un rôle à jouer. L’accompagnement doit se faire dès le début, c’est là que le porteur de projet a le plus besoin d’aide». Grande sœur de l’initiative, Luxinnovation en a déjà fait son combat quotidien. Chaque année, l’agence permet l’éclosion de 10 à 15 nouveaux projets. «En 2014, 45 start-up ont pu être lancées, c’est un signal très encourageant. Pour être rentable, la prise de risque doit être encadrée.»

Parmi les rendez-vous d’ores et déjà fixés, le 24 mars sera organisée une présentation de la plateforme aux professionnels et aux académiques dans les locaux du Mudam. Deloitte publiera en même temps une enquête sur l’innovation au Luxembourg. Le 30 juin aura ensuite lieu le premier forum de Mind & Market au Luxembourg au sein de la Maison du savoir à Belval, haut lieu de la recherche, avec concours de pitch, networking et conférences à la clé. «Symbolique, l’endroit n’a pas été choisi au hasard. En matière d’innovation, nous sommes face à différentes cultures: académique, entrepreneuriale, celle du marché… Faire cohabiter ces modes de pensées est un challenge conséquent. C’est une des raisons d’être de notre plateforme», poursuit Marc Schiltz. «S’il y a différentes cultures, elles sont avant tout complémentaires. Tout l’intérêt de Mind & Market est de permettre à chaque partenaire de valoriser son expertise», achève Yves Francis, managing partner de Deloitte Luxembourg.