Le satellite luxembourgeois sera destiné à renforcer la couverture de communications sécurisées dans le cadre de l'Otan. (Photo: NATO)

Le satellite luxembourgeois sera destiné à renforcer la couverture de communications sécurisées dans le cadre de l'Otan. (Photo: NATO)

Augmenter l’effort de défense du Grand-Duché de Luxembourg, dans le cadre de l’Otan. C’est dans ce contexte que le Luxembourg délie les cordons de la bourse: de 0,4% du PIB, l’effort du pays passe à 0,6% jusqu’à la fin de la législature, ainsi que le gouvernement l’avait annoncé l’été dernier. Dans ce contexte, aussi, le pays confirme de manière définitive, sans doute, qu’il va se doter d’un satellite militaire, pour faciliter les communications stratégiques sécurisées, en partenariat public-privé. Comme prévu, c’est évidemment SES qui est l’opérateur et le partenaire direct. L’option qui avait été annoncée est désormais validée sur un plan économique aussi, puisqu'un communiqué diffusé ce mardi matin par SES le confirme et le détaille.

SES prévoit bien de lancer un satellite pour le compte de l’État «à la fin de l’année 2017». Ledit satellite sera aux mains d’une joint-venture entre SES et l’État, et sera opéré par cette nouvelle société, spécialement créée et basée au Luxembourg.

Consortium bancaire

Comme prévu, aussi, le gouvernement luxembourgeois et SES investiront chacun 50 millions d'euros dans la nouvelle société. En plus, celle-ci recevrait un prêt de 125 millions d’euros, précise le communiqué, émanant d’un consortium de banques luxembourgeoises, non précisées pour l’instant. Il s’agit de financer la passation des marchés et le lancement du satellite.

Pour SES, l’investissement a été prévu «dans le cadre des projections existantes de dépenses en capital» de la société cotée sur Euronext.

La société précise que l’engin spatial sera positionné en orbite pour couvrir l'Europe, le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Asie-Pacifique. «La capacité du nouveau satellite sera conforme aux exigences du Luxembourg pour les communications par satellite dans les fréquences militaires», souligne SES.

Ambitions publiques et privées

Peut-être aussi pour répondre aux critiques politiques, qui redoutaient une orientation militaire laissée aux mains d’un opérateur privé, les partenaires précisent que des capacités seraient également mises à la disposition de clients, gouvernementaux ou institutionnels, ainsi que pour des applications publiques.

«Ce nouveau partenariat public-privé ambitieux démontre l'importance de Luxembourg dans le secteur international de l'espace. Et SES reconnaît pleinement l'importance de la participation du gouvernement luxembourgeois dans cette future entreprise», a notamment déclaré Karim Michel Sabbagh, président et CEO de SES, qui insiste sur «la création de valeur importante, pour les clients et pour le Grand-Duché».

Également cité dans le communiqué de la société, le vice-Premier ministre Étienne Schneider, en charge de l’Économie et de la Défense, voit dans ce projet, outre «une importante contribution du Luxembourg à la défense européenne», un soutien assumé à «la politique de diversification économique du gouvernement dans un secteur clé».