Fournir plusieurs térabits via la mise à disposition de 30.000 faisceaux «entièrement configurables et orientables» sur une surface «de pratiquement 400 millions de km2, soit les quatre cinquièmes de la Terre». Telle est l’annonce faite, ce lundi, par SES, lors de la présentation à Paris de son nouveau projet, baptisé O3b mPower.

Pensé notamment à destination «des 3 milliards de personnes qui n’ont pas les moyens d’avoir accès à une connectivité à l’heure actuelle», selon Karim Michel Sabbagh, CEO de SES, ce système se composera «de satellites surpuissants d’orbite terrestre moyenne», d’infrastructures terrestres - «ressources de stockage, de calcul et de routage» - et de «solutions d’intelligence logicielle». Autrement dit, d’un écosystème complet.

Nous prenons un engagement stratégique à long terme.

Karim Michel Sabbagh, CEO de SES

Conformément aux hypothèses sorties de la presse, SES a confié la fabrication des premiers satellites de ce nouveau réseau à Boeing Satellite Systems. Et ce au détriment de Thales Alenia Space, son partenaire historique. Selon The Wall Street Journal, cette alliance représenterait un contrat d’un montant «proche du milliard d’euros» et doit aboutir à la livraison de sept satellites d’ici à 2021. Ce nouveau réseau doit venir compléter celui déjà existant, composé actuellement de 12 satellites et qui sera renforcé par huit autres d’ici 2019. De nouveaux satellites construits, eux, par Thales.

«Nous mettons à profit la position de leader que nous occupons aujourd’hui en consolidant les capacités de notre constellation O3b existante en orbite terrestre moyenne. Nous prenons un engagement stratégique à long terme pour optimiser nos capacités, en surpassant nos limites et en redéfinissant l’idée de ce qui peut être accompli grâce à la connectivité satellitaire», assure le CEO de SES, qui estime qu’«O3b mPower jouera un rôle crucial» à l’avenir. Aussi bien pour «permettre à nos clients de développer massivement leurs activités» que pour placer SES sur une voie où la société «affichera une croissance rentable conforme aux objectifs financiers».

En mai 2016, SES s’était porté acquéreur pour 730 millions de dollars de l’ensemble des actions d’O3b, dans lequel il détenait une participation de 49,1%. Une montée en puissance surprise qui illustre la volonté du groupe luxembourgeois de s’appuyer sur O3b pour asseoir son positionnement dans le créneau des services aux institutions et gouvernements.