Pour Benji Kontz, la réorientation stratégique du groupe vise à se concentrer «sur les marques au fort potentiel». (Photo: Marion Dessard)

Pour Benji Kontz, la réorientation stratégique du groupe vise à se concentrer «sur les marques au fort potentiel». (Photo: Marion Dessard)

Monsieur Kontz, la cession de vos activités liées à BMW et Mini aura-t-elle un impact, que ce soit sur les clients ou sur les personnels de la concession?

«Absolument aucun, dans un cas comme dans l’autre. Ce qui change, c’est uniquement l’actionnariat, ce qui signifie que l’activité se poursuivra route de Thionville, comme c’est le cas actuellement. Nous avons d’ailleurs signé des baux avec les repreneurs pour que la concession reste à cet emplacement stratégique. Tout restera identique pour les clients. Pour les salariés, il n’est absolument pas question de licenciements, mais éventuellement d’embauches, le groupe Bilia ayant la volonté de se développer au Luxembourg et dans la Grande Région.

Quel sera votre rôle au-delà de cette date du 31 mars?

Je serai de toute façon en charge de l'activité jusque fin mars 2016 pour bien préparer la reprise et j'accompagnerai le groupe Bilia pendant une longue période de transition. Notre intérêt est que l'activité BMW et Mini puisse continuer sur la voie du succès, alors qu'Arnold Kontz Group devient actionnaire de Bilia, que l'activité relative aux marques BMW et Mini continue d'être exploitée dans les immeubles du groupe route de Thionville et que certains contrats de collaboration entre les deux groupes ont été signés.

Quelles sont les raisons de ce choix qui a surpris plusieurs observateurs du secteur automobile au Luxembourg?

«Notre volonté, tout comme celle de Bilia, est de croître. Pour Arnold Kontz Group, cela va se traduire par la concentration sur la commercialisation de belles marques de prestige anglaises au fort potentiel de développement. Nos efforts vont donc se focaliser désormais sur Land Rover, Lotus, Aston Martin et à partir du 1er juin sur Jaguar. C’est dans cet esprit que nous prévoyons de construire une deuxième concession, qui prendra place sur la commune de Differdange, dédiée à la vente de Land Rover et de Jaguar.

Bilia a l'intention de se développer dans la Grande Région.

Benji Kontz, managing director et partner d’Arnold Kontz Group

Quels arguments vous ont fait pencher en faveur du groupe Bilia?

«Nous avons discuté avec de nombreux repreneurs potentiels au cours des derniers mois, mais Bilia possède une culture d’entreprise très proche de la nôtre. Ils ont également affiché leur volonté de développer l’activité et voient leur arrivée au Luxembourg comme un investissement à très long terme.

Le montant de la transaction n’a d’ailleurs pas été dévoilé lors de cette annonce…

«Effectivement. Et il ne devrait pas l’être, car les chiffres qui pourraient être évoqués ne traduiraient pas la valeur exacte de cette transaction.

Rester une entreprise familiale qui se concentre sur les marques au fort potentiel.

Benji Kontz, managing director et partner d’Arnold Kontz Group

Selon le communiqué de Bilia, le groupe affiche sa volonté de se développer fortement au Luxembourg. Savez-vous si d’autres concessionnaires ont été approchés?

«Je n’ai pas de vue sur l’approche du groupe auprès d’autres acteurs basés au Luxembourg. Mais ce qui est certain, c’est leur intention de se développer dans la Grande Région en faisant du Grand-Duché un point stratégique pour leur croissance sur le continent européen.

Quel est le sens de la réorientation stratégique d’Arnold Kontz Group?

«Notre ambition n’a jamais été de reprendre le plus grand nombre possible de marques, comme le démontre notre cession des marques BMW et Mini. Nous souhaitons rester une entreprise familiale qui se concentre sur les marques au fort potentiel. Notre stratégie actuelle mise donc sur les marques anglaises de prestige. C’est le cas de Land Rover dont les ventes, au cours des cinq dernières années, ont été triplées. La marque Jaguar, elle, fait l’objet de forts investissements de la part de son propriétaire, le groupe indien Tata. La marque sortira ainsi prochainement son tout premier 4x4, ainsi qu’un modèle électrique.

En parlant d’électrique, Tesla prévoit également de s’installer route de Thionville en 2016. Cette concurrence vous inquiète-t-elle?

«La voiture électrique, actuellement, est une alternative supplémentaire pour les clients, mais elle n’est pas encore une solution de remplacement des véhicules à combustion. Je suis content que Tesla s’installe le long de cet axe de la capitale, renforçant ainsi le rôle de la route de Thionville en tant que 'route de l’automobile', mais il est illusoire de penser que les véhicules électriques pourront, à court ou moyen terme, prendre des parts de marché de manière significative.»