Walter Grzymlas (ici, exposant au salon aéronautique du Bourget en 2015) a fondé Saturne Technology en 2001. Il en reste aujourd’hui le principal actionnaire.  (Photo: Maison moderne / archives)

Walter Grzymlas (ici, exposant au salon aéronautique du Bourget en 2015) a fondé Saturne Technology en 2001. Il en reste aujourd’hui le principal actionnaire.  (Photo: Maison moderne / archives)

Walter Grzymlas, le fondateur et CEO de Saturne Technology, société spécialisée dans la fabrication additive par impression 3D laser, a souvent exprimé son regret devant une certaine frilosité des établissements financiers dès qu’il s’agit d’accompagner des développements d’entreprises.

Du coup, il s’est tourné vers des capitaux privés afin de donner les moyens à sa société de continuer à grandir et à conserver son avance et son savoir-faire acquis ces dernières années. C’est ainsi que le Fonds européen des matériaux (ex-Fonds lorrain des matériaux, reboosté par la société de capital-risque grenobloise Emertec) et AD Industrie, groupe industriel français spécialisé en ingénierie mécanique et hydraulique, viennent d’annoncer un investissement de deux millions d’euros.

Un apport en deux phases

AD Industrie et Emertec entrent donc concrètement dans le capital de Saturne. L’opération se fait en deux phases: la première d’un montant de 1,2 million d’euros, avec 800.000 apportés par Emertec (et une prise de participation de 24,2%) et 400.000 par AD Industrie (et une prise de participation de 12,1%). Walter Grzymlas, lui, garde la majorité avec 63,7% d'un capital qui passe de 800.000 euros à 1,4 million d'euros. La seconde phase portant sur 0,8 million d'euros est prévue d'être concrétisée au second semestre. 

Outre l’apport financier, les investisseurs se sont également engagés dans un programme d’accompagnement de l’ensemble des équipes pour les aider à réaliser l’objectif de Saturne: doubler le périmètre de son activité́ d’ici à 2020 et conforter son statut de pionnier européen en matière de fabrication additive métallique, via la technologie de fusion laser sur lit de poudre (technologie dite «SLM»).

Petite PME de 11 employés, Saturne a été fondée en 2001 par Walter Grzymlas, fort d’une longue expérience dans les applications laser notamment à destination des hautes technologies. Elle s’est diversifiée, dès 2009, vers les technologies de fabrication additive et a développé un savoir-faire aujourd’hui internationalement reconnu.

Aussi «modeste» soit-elle en apparence, la société est ainsi devenue un fournisseur de premier rang pour certains géants de l’industrie, notamment aéronautique (Boeing, Aerospatiale, Airbus, Safran). Elle assure également, dans ses ateliers de Sandweiler, la production de pièces en série pour les secteurs de l’automobile et les dispositifs médicaux implantables. Elle revendique, pour 2016, un chiffre d’affaires de 1,9 million d’euros: un montant qui a doublé sur les trois dernières années.

«Acteur incontournable»

Elle est aujourd’hui reconnue parmi les «best in class» européens du domaine. «Nous gagnons des parts de marché chaque année, notre chiffre d’affaires progresse de 30 à 40% par an et il doublera tous les ans dans les cinq prochaines années», déclarait M. Grzymlas à Paperjam.lu en mai dernier.

«Notre savoir-faire et notre stratégie de développement vont nous permettre de nous positionner en tant qu’acteur incontournable de la fabrication additive métallique tant par notre capacité́ de production que par notre bureau d’études», explique le communiqué diffusé en début de semaine. «Cette stratégie permettra d’être plus rapidement au niveau de structuration attendu par les grands du secteur et d’adresser durablement les marchés de l’aéronautique, du médical et du spatial via la technologie SLM.»