Quelque 18 millions de points GPS ont été collectés durant les cinq semaines sur lesquelles s’est déroulée cette étude. (Photo: Licence C.C.)

Quelque 18 millions de points GPS ont été collectés durant les cinq semaines sur lesquelles s’est déroulée cette étude. (Photo: Licence C.C.)

Pour concevoir des projets de mobilité les plus adaptés possible, il faut commencer par réunir un maximum de données sur les déplacements des personnes concernées et ainsi cerner leurs habitudes de transport. C’est dans cette optique que l’IMS et la société LuxMobility ont lancé l’enquête «Positive Drive».

Sept entreprises et organisations du quartier de la Cloche d’Or se sont prêtées au jeu. Parmi elles, PwC, Post, ou encore la Commission européenne. Au total, elles représentent une masse salariale de plus de 7.800 personnes.

Durant cinq semaines, entre le 2 mai et le 9 juin, leurs employés ont été invités à enregistrer sur une application mobile leurs trajets et les moyens de transport utilisés. Des réunions de groupe ont par ailleurs été organisées tout au long du processus. Un peu moins de 10% d’entre eux se sont prêtés au jeu, ce qui a tout de même permis à LuxMobility, qui a géré le projet, de recevoir quelque 18 millions de points GPS.

Intégrées à une carte routière du Luxembourg et de ses environs, toutes ces informations retracent quotidiennement le flux de ces employés, dont la majorité vient de France et de Belgique vers le Luxembourg.

Des pistes cyclables non sécurisantes

«Je vois deux mauvaises nouvelles dans les résultats de cette enquête», a précisé Martin Kracheel de LuxMobility, qui a coordonné l’ensemble du projet. «La première chose est que la voiture est le principal moyen de transport utilisé. La seconde est que la majorité des employés ne bougent pas du bureau durant la journée, donc que beaucoup d’espace est bloqué.»

En effet, 50,94% des répondants utilisent leur voiture pour venir au travail et seulement 12,50% le bus et 10% le train, alors que 21,56% combinent plusieurs moyens de transport. Par ailleurs, près de 75% des personnes interrogées ne se déplacent pas durant la journée de travail.

Face à cette situation qualifiée de «catastrophique» par les principaux concernés, les conclusions de LuxMobility et de l’IMS proposent non seulement une approche transfrontalière de la problématique de la mobilité, mais aussi une amélioration des infrastructures de mobilité douce, comme les pistes cyclables, qui sont souvent considérées comme non sécurisantes.

Ainsi, plus de 22% des employés qui ont participé à cette étude seraient prêts à laisser leur voiture au garage pour prendre le bus, mais seulement 1,25% de ceux qui utilisent les transports publics voudraient changer pour le vélo.

Des solutions concrètes attendues

Ces constats sont toutefois connus par les entreprises qui ont participé à cette étude. «Maintenant, nous attendons des propositions concrètes de synergies; c’était l’un des buts de cette étude», a indiqué Olivier Mores de Post, qui compte quelque 1.300 personnes sur son site de la Cloche d’Or. «Nous savons qu’il va falloir développer des solutions communes et qu’on ne peut pas tout attendre de l’État. Un système de covoiturage entre entreprises? Pourquoi pas.»

L’IMS et LuxMobility ont expliqué qu’ils seront capables de proposer des mesures plus concrètes après des analyses approfondies des données recueillies. En attendant, les personnes qui travaillent ou habitent à la Cloche d’Or devront prendre leur mal en patience.