Philippe Petit (Artemis Information Management): «Nous sommes très contents de retrouver notre indépendance» (Photo: Luc Deflorenne)

Philippe Petit (Artemis Information Management): «Nous sommes très contents de retrouver notre indépendance» (Photo: Luc Deflorenne)

Fondée voici vingt ans et active dans le secteur des statistiques et des analyses économiques, la société est repassée entre les mains de son fondateur.
Une façon pour elle de gagner en autonomie et de maîtriser son développement.

Détenue depuis 2002 par le groupe Informer, coté en Bourse d’Athènes, Artemis Information Management revient sous giron 100% luxembourgeois au terme d’une opération de LMBO (Leverage Management Buy Out). L’histoire est singulière. Philippe Petit, fondateur de la société en 1991, en reprend aujourd’hui les pleines commandes après avoir passé près de dix ans sous l’égide d’un groupe international. Une décennie durant laquelle il en a assuré la gestion journalière, tout en suivant de près l’évolution du marché.

Mais depuis deux ans, l’envie de reprendre ses billes a fait son chemin, jusqu’à l’aboutissement. «Cette expérience nous a permis de nous développer, mais nous sommes désormais très contents de retrouver notre indépendance, confie le «nouveau» patron. Notre priorité est d’assurer la gestion pérenne de l’activité et de l’entreprise en général, en s’éloignant des turpitudes de la Bourse. Artemis est un acteur de niche qui souffre peu de la conjoncture et nous voyons un grand potentiel de développement dans notre activité.»

Accompagnée dans ce processus de transmission par Tenzing Partners, société luxembourgeoise spécialisée dans les opérations de fusion-acquisition, cession et levée de fonds en Europe occidentale, Artemis a su convaincre, grâce à un business model éprouvé, divers partenaires luxembourgeois (parmi lesquels Dexia BIL) et les supports étatiques traditionnels.

A l’assaut du secteur privé

Depuis 20 ans, la société a développé son savoir-faire dans les domaines du traitement et de l’interprétation de données macroéconomiques et de l’intelligence économique. «Le point de départ a été d’utiliser de nouvelles compétences en informatique, des outils performants pour répondre aux besoins croissants des entreprises et des administrations face à l’augmentation exponentielle des sources et du volume d’informations disponibles, explique Philippe Petit. Dans ce contexte, l’un de nos premiers clients a été Eurostat, le service statistique de la Commission européenne.»Depuis lors, Artemis s’est fait une spécialité des marchés publics. Elle vient en appui de nombreuses organisations et exporte désormais son expertise à travers le monde. L’objectif premier est de canaliser la masse d’informations disponibles et d’en extraire toute la substance. «Notre rôle est de transformer une donnée brute en connaissance et de rendre celle-ci accessible sous une forme immédiatement utilisable, pour permettre au décideur de faire les bons choix ou de mesurer les effets de son action.»

Traiter les données, les vérifier, les rendre compréhensibles en les replaçant dans leur contexte, telle est l’une des principales missions des 25 collaborateurs – statisticiens, économistes, informaticiens et gestionnaires de projets – que compte l’entreprise. «En amont de cette activité d’exploitation des données, notre mission est aussi de créer des observatoires statistiques et économiques, grands pourvoyeurs d’informations dont ont besoin les entreprises et les acteurs publics», ajoute M. Petit.

Artemis veut désormais proposer ses services aux entreprises privées et s’ouvrir à de nouveaux marchés, notamment dans les pays en voie de développement. «Nous avons acquis un savoir-faire complet et éprouvé, en Europe, là où s’établissent les meilleures pratiques et se développent les nouveaux concepts, précise le nouveau dirigeant. Les grandes entreprises ont, elles aussi, besoin de mieux appréhender leur environnement et de se connaître elles-mêmes. Nous pouvons les assister dans le développement de systèmes de reporting intelligents, dans le traitement des données et leur exploitation par un utilisateur final.» Une plus-value reconnue née de la transformation de l’information brute en connaissance.