Freddy Brausch: «Nous avons toujours su nous inspirer de ce que faisaient les autres, pour le faire à notre sauce et, si je puis me permettre, le faire mieux.» (Photo: Linklaters LLP)

Freddy Brausch: «Nous avons toujours su nous inspirer de ce que faisaient les autres, pour le faire à notre sauce et, si je puis me permettre, le faire mieux.» (Photo: Linklaters LLP)

Monsieur Brausch, votre travail contribue ou a contribué au rayonnement à l’international du Luxembourg. Quand en avez-vous pris conscience pour la première fois?

 «Quand ai-je pris conscience de ma contribution au rayonnement à l’international du Luxembourg? Très tôt en fait, c’est-à-dire dès mon retour ‘au pays’, en 1985, après avoir passé quelques années à l’étranger, et dès que j’ai été confronté à des clients venus de tous horizons. Par la suite, chaque fois que je me suis rendu à l’étranger à l’occasion notamment de séminaires – et il y en a eu beaucoup –, auxquels j’ai participé sous les auspices de l’Alfi, de LFF, de la Chambre de commerce notamment, tant en Europe, aux États-Unis qu’en Asie. Si j’avais conscience de contribuer au rayonnement du pays? Finalement, j’en ai toujours eu parfaitement conscience au sein même de ma firme, dans l’environnement global que j’avais délibérément choisi avec mes associés, où il importait tout autant de faire entendre que de faire valoir ce que le Luxembourg a à offrir. J’en ai retiré de la fierté, en gardant cependant toujours à l’esprit un sens pointu de la responsabilité personnelle mais aussi collective qui ‘va avec’ et la conviction qu’il ne fallait pas ‘se planter’.

Comment se positionne votre secteur à l’international? 

«Nul besoin d’insister sur le positionnement ‘à l’international’ de l’industrie luxembourgeoise des fonds d’investissement. Je ne vous apprendrai rien que vous ne sachiez déjà. Pour avoir accompagné son développement pendant toutes ces années, je sais cependant combien – et j’insiste sur ce point – il a fallu se battre pour en arriver là, combien il a fallu faire preuve d’imagination, de détermination et de persévérance, rien ne nous ayant jamais été offert sur un plateau. Bien au contraire, les ‘chausse-trappes’, les initiatives parfois peu amicales, les jalousies et les contrevérités à notre égard n’ont jamais manqué. À ce titre, rien n’a changé et il convient de s’en souvenir alors que de nouvelles batailles institutionnelles et de concurrence (parfois déloyales) s’annoncent. Mais nous avons l’habitude, aurais-je tendance à dire. Il faudra cependant se souvenir que rien n’est jamais acquis, qu’il faut rester alerte, qu’il faut garder cette capacité à se réinventer, que la concurrence ne dort pas et que nous ne serons pas ménagés. Sachons à cette occasion nous souvenir de ce qui a fait notre succès.

Peut-on parler d’un secteur légal typiquement luxembourgeois?

«Je pense que oui. Je le pense tout d’abord pour ce qui est de nos produits pour lesquels, lorsqu’il y avait lieu de le faire, nous avons toujours su nous inspirer de ce que faisaient les autres, pour le faire ‘à notre sauce’ et, si je puis me permettre, le faire mieux. Je le pense aussi au titre de notre mode de fonctionnement et de la mise en commun de toutes nos ressources, publiques et privées, dans un objectif commun. Nous l’avons magnifiquement réussi par le passé. J’ose espérer que ce sera encore le cas dans le futur. Ceci est un ingrédient absolument essentiel de notre succès, de nos succès, passés, présents et futurs. C’est notre force.

Luxembourg est un pays... fiable, dynamique et ouvert. Reconnaissez-vous Luxembourg dans ces mots-clés retenus par le gouvernement?

«Pour élogieux que ces qualificatifs puissent paraître – qui ne voudrait pas être jeune, beau et riche plutôt que vieux, moche et pauvre –, je pense qu’ils sont exacts et qu’ils caractérisent bien le pays et son ADN. C’est en tout cas ainsi que je le ressens et que je l’ai toujours ressenti dans ma sphère professionnelle. Au titre de la fiabilité, ce qui m’a toujours réjoui et n’a jamais cessé de m’étonner, c’est combien j’ai pu compter, pour toute initiative de place notamment, sur le support et l’aide inconditionnelle des autres. L’envie de faire et que les choses se fassent, par nécessité ou par choix, que l’on peut traduire par dynamisme, est une autre caractéristique du pays dont je peux témoigner. L’ouverture aux autres et à ce qu’ils ont à dire, à ce qu’ils ont à proposer, à ce qu’ils souhaitent faire est la condition première des deux autres caractéristiques précédemment énoncées. Là aussi mon long parcours ‘dans la salle des machines’ me permet, je pense, de témoigner que c’est exact.

Que vous disent vos interlocuteurs à l’étranger sur le Luxembourg?

«J’ai le privilège d’avoir à faire à des interlocuteurs ‘initiés’ qu’il ne faut pas ou plus convaincre des mérites du pays et de ce qu’il peut offrir, tant d’un point de vue personnel que professionnel. Il suffit de rencontrer, en Asie notamment, et plus particulièrement au Japon, d’anciens ‘expats’, nostalgiques ‘du pays’, pour s’en convaincre. Ceci n’est qu’un exemple parmi d’autres. Il y a bien sûr les non-initiés, les grincheux et les jaloux. Ce sont d’ailleurs souvent les mêmes. Dans tous ces cas, je les invite à s’informer et à juger sur pièce plutôt que de se former une opinion sur base d’idées préconçues véhiculées plus ou moins gentiment. Ceci dit, à chacun d’entre nous, individuellement et collectivement de ‘faire le boulot’.

Celebrating Luxembourg

Et qu’est-ce que vous leur répondez pour leur donner envie de visiter le Luxembourg?

«Je leur conseille, et lorsque c’est possible je leur donne l’opportunité, de rencontrer et de parler à certains de celles et ceux – nombreux – qui un jour ont ‘débarqué’ au Luxembourg, souvent par hasard, souvent pour quelques mois, pour quelques années et qui, 25 ans plus tard, sont toujours là. J’ai coutume de dire qu’ils sont – et ce assez rapidement – plus locaux que les locaux, et nos meilleurs ambassadeurs.

Quand étiez-vous particulièrement fier du Luxembourg?

«Il n’y a pas un événement particulier – si ce n’est l’une ou l’autre victoire d’étape au Tour de France, dont on me parle d’ailleurs souvent à l’étranger – qui me vient à l’esprit. J’aurais tendance à dire qu’à chaque fois que je prends la parole en public loin de ma base arrière et que je vante nos mérites, je suis rempli de fierté, tout en ne perdant pas de vue, je l’ai souligné précédemment, la responsabilité qui ‘va avec’, ainsi que tous celles et ceux qui y ont contribué et toute l’envie, toute l’intelligence et toute la somme de travail qu’elles, qu’ils, y ont mis.»

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