Frank Michels espère un développement «dans le domaine de l’innovation de produits industriels pour usage domestique». (Photo: Marc Laroche)

Frank Michels espère un développement «dans le domaine de l’innovation de produits industriels pour usage domestique». (Photo: Marc Laroche)

Installé à Berlin où il collabore avec David Geckeler, Frank Michels a développé un design simple et épuré parfaitement dans l’air du temps. Ses créations ont été présentées pour la première fois au salon du meuble à Milan en 2014 et ont séduit Nespresso, pour qui il a signé une collection de tasses. L’année dernière, c’est l’éditeur danois Fredericia Furniture qui lui commandait deux collections de chaises.

Monsieur Michels, votre travail contribue au rayonnement à l’international du Luxembourg. Quand en avez-vous pris conscience pour la première fois?

«Mon travail dans le design de mobilier et de produits n’écrit pas encore une longue histoire. Ce n’est qu’en 2013 que j’ai fondé mon studio avec un partenaire. Aujourd’hui, nos clients, la presse et les autres acteurs de la scène internationale s’intéressent à nous grâce à notre position à Berlin. Le fait que je sois Luxembourgeois est souvent évoqué dans les conversations amicales ou dans les relations avec les clients où cela apparaît comme un trait intéressant à mettre en avant.

Comment se positionne l’image du Luxembourg à l’international au point de vue du design?

«Depuis que Villeroy & Boch a cessé de produire au Luxembourg, la situation pour le design industriel est bien triste. Je rêverais de prendre la direction artistique d’une marque luxembourgeoise disparue, comme l’ancienne fabrique de gants Albert Reinhard ou une des nombreuses horlogeries luxembourgeoises, dont des exemplaires formidables sont exposés dans la section arts décoratifs du MNHA. Une condition préalable serait qu’un investisseur ait le courage de financer une réédition d’une de ces marques dont le nom fait rayonner l’idée de tradition et donc de qualité durable. Avec des salaires luxembourgeois, ce n’est que dans l’industrie du luxe que de nouveaux débouchés dans le domaine de la manufacture de produits domestiques pourraient naître.

Luxembourg est un pays «fiable, dynamique et ouvert». Reconnaissez-vous Luxembourg dans ces mots-clés retenus par le gouvernement?

«Certainement, ce sont des adjectifs-clés pertinents. Pour poursuivre mon propos, je souhaiterais un peu plus de dynamisme et d’ouverture dans le secteur secondaire, notamment dans le domaine de l’innovation de produits industriels pour usage domestique. Quand on regarde l’exemple de la Suisse, c’est un pays qui a une importante place financière, des salaires élevés, mais qui a aussi réussi à maintenir une économie diversifiée avec sa production d’horloges, de couteaux et de mobilier haut de gamme.

Geckeler-Michels: Touch Nespresso, 2015 (Photo: Haw Lin Services)Geckeler-Michels: Acme Chair Fredericia, 2016Geckeler-Michels: Hollow Centerpiece Silver, 2014 (Photo: Tobias Faisst)Geckeler-Michels: Ossa storage module, 2016 (Photo: Functionals)Geckeler-Michels: Ossa Stool, 2017 (Photo: Nuno Sousa Dias for UTIL)Geckeler-Michels: Adidas shop, 2016 (Photo: Bastian Gehbauer)

Que vous disent vos interlocuteurs à l’étranger sur le Luxembourg?

«La plupart des gens sont curieux et disent qu’ils veulent absolument découvrir le Grand-Duché, dont ils ont une image d’un pays des merveilles.

celebrating Luxembourg

Et qu’est-ce que vous leur répondez pour leur donner envie de visiter le Luxembourg?

«Chaque fois que je rentre au Luxembourg, je suis impressionné par les belles forêts que nous avons. Je suggérerais une randonnée au Grünewald du côté de Walferdange où l’on peut découvrir les qanats romains antiques (un système d’irrigation souterrain, ndlr), sans doute le système le plus extensif de ce genre au nord des Alpes.

À quelle occasion étiez-vous particulièrement fier du Luxembourg?

«Je suis fier de l’engagement politique international du Luxembourg, mais aussi de son patrimoine socio-culturel bien préservé. Ainsi, j’ai été surpris d’apprendre que le Luxembourgeois Henri Tudor a été le pionnier de la batterie électrique – un sujet très actuel avec l’électrification dans l’industrie de l’automobile.»

L’aventure #CelebratingLuxembourg continue sur celebratingluxembourg.com pour découvrir toutes les personnalités.

La grande soirée #CelebratingLuxembourg se déroule le 13 décembre à la Rockhal: infos et réservations en ligne.