Éric Busch revient à ses premières amours, dans un Luxembourg qui se veut digital. (Photo: Nexten.io)

Éric Busch revient à ses premières amours, dans un Luxembourg qui se veut digital. (Photo: Nexten.io)

Du lancement en 2004 du cabinet spécialisé dans l’ICT, Lancelot, à la situation du marché du recrutement en 2017, la donne a profondément changé, tant du côté des employeurs que des candidats. Ces derniers, très courtisés, sont parfois submergés de la part des professionnels du recrutement.

«Les bons candidats sont tellement sollicités qu’ils se ferment et passent parfois à côté d’opportunités», observe Éric Busch, CEO et fondateur d’une nouvelle jeune pousse dénommée Nexten.io. Une plateforme qui verra le jour en phase bêta en fin d’année, mais dont les plans sont déjà clairs: ubériser le marché du recrutement des profils ICT.

«Quelque 800 postes sont ouverts au Luxembourg sans que l’on parvienne à trouver les compétences numériques dont les acteurs du pays ont besoin, ajoute Éric Busch. La pénurie déjà ressentie devrait s’amplifier dans les mois à venir.»

En attendant les effets des programmes de formation sur place et pour répondre à la croissance du secteur, l’entrepreneur, qui a aussi pu constater ce besoin lors de son court passage chez Luxinnovation, mise sur la technologie pour cibler et atteindre les candidats, sans intermédiaires.

C’est à ce moment qu’intervient la start-up Individuum fondée par Michel Hoffmann et Afshin Moayed. La technologie a été rachetée par Makana, la société d’Éric Busch par ailleurs à l’origine du média IT Nation. Les deux jeunes entrepreneurs font partie de l’advisory board de la nouvelle start-up.

Avec l’apport d’une intelligence artificielle, Nexten.io ambitionne de mieux cerner les besoins en compétences des organisations. Des besoins qui vont forcément pousser la plateforme à aller puiser dans un vivier d’une très grande région. Les métiers d’ingénieurs en logiciels ou les experts en big data sont particulièrement prisés.

Se rapprocher des pays formateurs

«Notre plateforme sera centrée autour du candidat, ajoute Éric Busch. Nous allons d’une part cibler les jeunes diplômés via les réseaux sociaux et des partenariats avec des écoles et des universités. Nous nous rapprochons d’autre part de certains pays qui forment des ingénieurs en nombre et d’excellente qualité pour disposer de profils plus qualifiés, je pense notamment à l’Europe de l’Est. Cette dynamique passera avec des partenaires sur place qui travailleront exclusivement pour nous.» 

Claude Rodisio, ancien de Lancelot a ainsi rejoint la nouvelle aventure en tant que chargé du «sourcing des candidats», après un passage chez Moovijob. Émilie Mounier, dans la famille IT Nation depuis plusieurs années, est chargée d’approcher les clients, à savoir les entreprises qui paieront le service de la start-up en fonction de la fréquence du besoin.

«Nous effectuerons aussi une sélection des entreprises en fonction de leur sérieux, de leurs projets… car nous voulons garantir aux candidats d’obtenir deux offres concrètes dans les six semaines», ajoute Éric Busch.

Innover de l’extérieur

Avec quatre personnes à bord, la start-up s’apprête donc à décoller, dans 54 jours selon son site internet. Quatre recrutements sont prévus d’ici la mi-octobre.

Lancelot, vendu fin 2016 par Éric Busch à Mark Simpson, poursuit sa vie. «Il est parfois difficile de changer une entreprise qui dispose déjà de son ADN, note Éric Busch. J’ai donc choisi d’innover en créant cette autre entreprise qui est un projet muri depuis quelques années.»

Et puisque le passage chez Luxinnovation avait entraîné l’adaptation de l’organisation d’IT Nation, l’entrepreneur peut donc revenir à ses premières amours, en mode «disruptées» et dans un Digital Luxembourg qui doit en effet attirer les talents nécessaires pour le rester.