L’annonce avait été faite en mars dernier, mais la candidature du Grand-Duché n’a été déposée que le lundi 31 juillet, soit le jour de la date limite fixée par Bruxelles. Un dossier bien ficelé, accompagné d’une brochure et d’une vidéo, a été publié sur le site du gouvernement.

Le Luxembourg est un choix «naturel» pour accueillir l’ABE, a tout simplement argumenté le ministre des Finances, Pierre Gramegna, dans un communiqué. Le gouvernement promet par ailleurs à l’institution «des espaces de bureaux de haute qualité, exempts de loyer», tout en insistant sur «une grande stabilité politique et financière» du pays.

La France aussi essaie de séduire Bruxelles par l’image. Le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, s’est lui-même mis en scène dans une vidéo dans laquelle il vante en anglais et durant près de quatre minutes les atouts de Paris comme centre financier «significatif et compétent».

Connue principalement pour la conduite des tests de résistance des banques européennes, l’Autorité bancaire européenne (ABE) fait l’objet d’une compétition intense entre les plus grands centres financiers du continent.

Au 1er août, Bruxelles avait reçu les candidatures de huit métropoles européennes pour la voir déménager sur leur territoire:

  • Bruxelles
  • Dublin
  • Francfort
  • Paris
  • Prague
  • Luxembourg-ville
  • Vienne
  • Varsovie

Des critères bien précis

Mais l’Union européenne ne compte pas se laisser influencer par les efforts de communication des différents prétendants. Six critères précis «arrêtés d’un commun accord par les 27 États membres» ont été définis par Bruxelles pour choisir la ville qui abritera l’ABE.

Ceux-ci imposent l’opérabilité effective de l’Autorité bancaire européenne à la date du retrait du Royaume-Uni de l’UE, ainsi que la continuité de son activité, l’accessibilité du site d’implantation proposé, l’existence d’établissements scolaires pour les enfants du personnel, l’accès au marché du travail et aux soins médicaux pour les familles du personnel et l’équilibre géographique.

Une première évaluation des dossiers sera publiée au mois de septembre «au plus tard», alors que la décision finale sera arrêtée en novembre sur la base du vote des 27 États membres.