Les attaques portées par Éric Lux (photo) et sa société Ikodomos sont jugées insensées par le camp adverse.  (Photo: Luc Mullenberger / archives)

Les attaques portées par Éric Lux (photo) et sa société Ikodomos sont jugées insensées par le camp adverse.  (Photo: Luc Mullenberger / archives)

Le promoteur immobilier Flavio Becca et patron de l’équipe de football F91 de Dudelange est accusé par son ancien «ami» et toujours associé dans le fonds immobilier luxembourgeois Olos Funds, Éric Lux, d’avoir fait un rabais au footballeur Jonathan Joubert, gardien de but du F91, sur l’achat en 2012 d’un appartement à Dudelange.

Considéré comme un abus de biens sociaux, car contraire aux intérêts de la société de promotion immobilière Trivola dans laquelle Lux détient une participation de 50% aux côtés de son partenaire dans Olos, ce cadeau de quelque 45.000 euros (405.010 euros le prix de l’appartement au rez-de-chaussée, au lieu de 450.000 euros, annoncé par l'agence immobilière, selon certains médias; un peu plus de 420.000 euros à l'achat après négociation, selon nos informations) aurait servi à convaincre Joubert de prolonger son contrat de 3 ans avec l’équipe de Dudelange.

Éric Lux a donc sorti un nouveau dossier des tiroirs, quoiqu'un peu daté, après les soupçons d’abus de biens sociaux commis dans la gestion d’une autre société commune avec Becca, Kurt Constructions. Le premier accuse le second d’avoir entre autres acheté des bijoux, des armes et du vin sans justification et de servir grassement à ses propres sociétés des marges excessives sur des projets de construction communs. La plainte pour abus de biens sociaux a été déposée le 15 juin, selon le Parquet, cité par la presse.

Paperjam.lu avait raconté comment la guerre entre les deux camps avait rebondi fin 2014 devant les tribunaux civils après la paralysie de Kurt, Éric Lux refusant de valider les comptes 2013 de la société en raison des irrégularités. Ce que Becca dément formellement en indiquant avoir remboursé les dépenses litigieuses.

Jeudi matin, RTL livrait des détails sur une plainte au pénal que le groupe Lux a engagée contre Becca au sujet de la ristourne de l’appartement de Joubert.

Dans la soirée, Flavio Becca réagissait, via l’un de ses avocats, Me Pol Urbany, par un communiqué de presse, qualifiant ces attaques d’«insensées» et «aberrantes» et contre-attaquait à son tour en annonçant le dépôt d’une citation directe contre Lux pour calomnie et diffamation.

Accusations mensongères

«Monsieur Becca a décidé de lancer une citation directe devant la chambre correctionnelle contre Éric Lux et sa société pour calomnie et diffamation», explique Pol Urbany dans le communiqué qui juge l’affaire de l’appartement du gardien de but du F91 «mensongère», ayant été diffusé dans les médias dans «l'intention de nuire à la réputation de la famille Becca».

«La vente», souligne encore l’avocat, a été faite «suivant les règles de l'art» et le prix final a fait l’objet d’une négociation par rapport au prix annoncé, mais il serait «adéquat» et «conforme aux prix du marché». Joubert a acquis «l'appartement en état de futur achèvement uniquement parce que l'acheteur initial s'est désisté en dernière minute de sa réservation et qu'il fallait trouver un nouvel acquéreur». «Le prix payé», poursuit le communiqué, «librement négocié, est, somme toute, de quelque 3% moins élevé que le prix annoncé au début de la mise en vente, hors frais d'agence». Il s'agit d'un prix adéquat conforme aux prix du marché, du point de vue de Flavio Becca.

Pour Me Urbany, cette nouvelle attaque de Lux contre son client vise avant à salir sa réputation et l’affaiblir pour «négocier une sortie (…) qui (lui) soit démesurément bénéfique».

«Flavio Becca, jusqu'à présent très patient avec les dérives de son ancien ami Éric Lux, a définitivement ras-le-bol de ce cirque ignoble et va à présent réagir rigoureusement aux campagnes mensongères orchestrées par Lux à l'encontre de la famille Becca», souligne enfin le communiqué.

Le fonds Olos et ses terrains fertiles du ban de Gasperich, présenté comme le prochain Kirchberg, est au centre de cette guerre des nerfs que se livrent les deux promoteurs. Becca estime avoir le contrôle de 90% du fonds surveillé par la CSSF, tandis que Lux en revendique une part de 50%.