20.000 km de câbles ont été installés par Post Luxembourg en 2017. (Photo : Mike Zenari / archives)

20.000 km de câbles ont été installés par Post Luxembourg en 2017. (Photo : Mike Zenari / archives)

Que tous les citoyens européens puissent avoir accès à des connexions internet, fibres et mobiles optimales, en déployant la fibre optique et la 5G à l’horizon 2025. C’est l’objectif ambitieux que s’est fixé la Commission européenne en septembre 2016, avec sa «Gigabit Society». C’est dans ce cadre que la fin du roaming a été actée en juin dernier.

Pour poursuivre dans cette voie, l’UE a dévoilé le 6 juin dernier un nouveau Code européen des communications électroniques, après plusieurs mois de discussions au sein des autorités bruxelloises. Un texte qui vise à encadrer le marché des télécoms européen. Parmi les principaux points présents dans ce code, on notera notamment la fin des tarifs élevés pour les appels internationaux, de nouvelles mesures, y compris des remboursements, pour protéger les utilisateurs de smartphones, ou encore un 112 inversé pour alerter en cas d’attaque terroriste.

Il est trop tôt pour se prononcer et dire l’impact qu’il aura sur les opérateurs présents au Luxembourg.

Luc Tapella, directeur de l’Institut luxembourgeois de régulation 

Cet accord scellé est toutefois susceptible d’évoluer dans les prochains mois. Une fois pleinement adopté par le Parlement européen et par le Conseil européen, les États membres disposeront de deux années pour transposer ce nouveau code dans leur législation nationale. «Il est trop tôt pour se prononcer et dire l’impact qu’il aura sur les opérateurs présents au Luxembourg», explique Luc Tapella, directeur de l’Institut luxembourgeois de régulation (ILR), organisme en charge de la surveillance générale du marché des communications électroniques.

Une concurrence amoindrie?

Parmi les autres points-clés de cet accord provisoire, la volonté de l’Union européenne d’encourager les co-investissements entre opérateurs en ce qui concerne les réseaux fixes est mise en avant, à la fois par les opérateurs et par l’ILR. «Cela permettrait de réduire les investissements dans le déploiement de la fibre optique», appuie le directeur de l’ILR. «C’est une bonne idée pour que les réseaux se développent plus vite, mais cela doit rester un choix pour les opérateurs.»

«Nous ferons du cas par cas, aucune décision n’a encore été prise», complète Gabriel de La Bourdonnaye, directeur juridique & compliance chez Post Luxembourg. L’opérateur ne souhaite pas dévoiler le montant des investissements nécessaires au déploiement de la fibre, mais cela représente «plusieurs centaines de millions d’euros».

Les fabricants de smartphones en route vers la 5G

Tango note, de plus, qu’«une forme de collaboration entre les différents opérateurs sur le déploiement des infrastructures fixes permettrait effectivement de faire des économies en réduisant les coûts, mais cela amoindrirait aussi la concurrence et la flexibilité qu’auraient les opérateurs en opérant via plusieurs réseaux séparés». Le seul aspect différenciant se jouerait alors sur les tarifs d’abonnement, les services, etc. Pour rappel, selon les derniers chiffres publiés par l’ILR, la couverture du Luxembourg en fibre optique a atteint 60% en 2017.

Concernant le déploiement de la 5G, l’accord provisoire fixe à 2020 l’échéance à laquelle les bandes dédiées à la 5G devront être attribuées. De nouvelles fréquences qui ne sont pas toutes encore disponibles. «C’est au ministère des Communications d’émettre ces licences. Nous intervenons ensuite pour réaliser les travaux de coordination des fréquences», précise Luc Tapella.

Le point soulevé à la fois par les opérateurs et l’ILR est également le besoin que tous les éléments liés au déploiement de la 5G soient en place, notamment en ce qui concerne les antennes ou les smartphones. 18 fabricants de terminaux mettront sur le marché leurs premiers smartphones 5G d’ici 2019, selon le site spécialisé Zdnet.fr. Les trois géants du secteur, à savoir Apple, Samsung et Huawei, n’ont pas encore communiqué d’échéance, mais il serait étonnant que ces mastodontes soient en retard sur le développement de la 5G.