En signant l’accord de libre-échange le plus important de son histoire, l’UE souhaite devenir un «champion du libre-échange», en opposition à la politique défendue par Donald Trump. (Photo: Union européenne)

En signant l’accord de libre-échange le plus important de son histoire, l’UE souhaite devenir un «champion du libre-échange», en opposition à la politique défendue par Donald Trump. (Photo: Union européenne)

Face au repli américain, l’Union européenne se tourne vers l’Asie. Sept mois après avoir trouvé «un accord de principe» sur la suppression de la quasi-totalité des barrières douanières sur leurs échanges commerciaux, les deux puissances économiques ont officiellement signé mardi un texte qui se veut comme «un message fort contre le protectionnisme».

Défini comme «extrêmement ambitieux», l’accord doit «montrer au monde la volonté politique inébranlable du Japon et de l’Union européenne de se faire les champions du libre-échange» et de «guider le monde dans cette direction, alors que s’est répandu le protectionnisme», selon les mots du Premier ministre japonais, Shinzo Abe. Une référence indirecte à la politique mise en place par Donald Trump, dont le nom n’a jamais été ouvertement évoqué.

<blockquote class="twitter-tweet" data-lang="fr"><p lang="en" dir="ltr">With the largest bilateral trade deal EVER, today we cement Japanese-European friendship. Geographically, we are far apart. But politically and economically we could hardly be any closer. With shared values of liberal democracy, human rights and the rule of law. <a href="https://t.co/ICcGTY3XI8">pic.twitter.com/ICcGTY3XI8</a></p>&mdash; Donald Tusk (@eucopresident) <a href="https://twitter.com/eucopresident/status/1019151609069174784?ref_src=twsrc%5Etfw">17 juillet 2018</a></blockquote>
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<blockquote class="twitter-tweet" data-lang="fr"><p lang="en" dir="ltr">With the signature of the Economic Partnership Agreement with Japan we are making a statement about the future of free and fair trade. The agreement puts fairness and values at its core. There is no protection in protectionism – and there is no unity where there is unilateralism. <a href="https://t.co/4vMs7FcfWM">pic.twitter.com/4vMs7FcfWM</a></p>&mdash; Jean-Claude Juncker (@JunckerEU) <a href="https://twitter.com/JunckerEU/status/1019156869145915392?ref_src=twsrc%5Etfw">17 juillet 2018</a></blockquote>
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«Nous envoyons un message clair disant que nous faisons front commun contre le protectionnisme», a assuré de son côté Donald Tusk, président du Conseil européen, qui estime que ce n’est pas dans «l’incertitude politique, la rhétorique agressive, l’imprévisibilité, l’irresponsabilité» que reposent «les risques réels pour nos entreprises, pas dans les accords commerciaux», a conclu Donald Tusk, cité dans un communiqué.

Dans les faits, le texte, baptisé «Jefta» (Japan-UE Free Trade Agreement), doit mettre en place la plus importante zone de libre-échange pour l’Union européenne, puisque concernant plus de 600 millions d’habitants et représentant près d’un tiers du produit intérieur brut mondial. 

Entrée en vigueur probable en 2019

Côté européen, le secteur agroalimentaire apparaît comme le grand gagnant, puisque 85% des produits européens pourront entrer sans droit de douane au Japon. À l’exception toutefois du riz, symbole intouchable au pays du Soleil-Levant. De leur côté, les Japonais obtiennent un accès libre au marché européen pour leur industrie automobile, à la fin toutefois d’une période transitoire de plusieurs années.

Ouvertes en 2013, les discussions entre «deux des plus grandes économies du monde» doivent devenir réalité en 2019, après approbation au Parlement européen d’ici la fin de l’année et adoption par le Parlement japonais. Contrairement à l’accord avec le Canada, l’accord ne doit pas être ratifié par tous les Parlements nationaux.