Que ce soit pour le CSV, Piraten ou Déi Lénk, les mesures présentées jeudi par le formateur de gouvernement ne sont que des annonces dont la concrétisation sera suivie de près. (Photo: Matic Zorman)

Que ce soit pour le CSV, Piraten ou Déi Lénk, les mesures présentées jeudi par le formateur de gouvernement ne sont que des annonces dont la concrétisation sera suivie de près. (Photo: Matic Zorman)

Après plusieurs semaines de diète médiatique, la présentation jeudi des grandes lignes du programme de la coalition DP-LSAP-Déi Gréng donne l’occasion aux partis d’opposition de faire à nouveau entendre leur voix. Et sans surprise, le retour aux affaires ne se fait pas dans la demi-mesure.

«Nous avons affaire à une liste de souhaits des trois partis de la coalition, avec des mesures très sympathiques, mais incohérentes, ce qui dénote une absence de vision d’avenir pour le pays», affirme Claude Wiseler à Paperjam.

En ligne de mire du chef de file du principal parti d’opposition, la carence ressentie quant aux questions sur «le type de croissance voulue ou des réponses concrètes sur le logement ou bien encore la mobilité». Car, estime-t-il, «le pays ne peut poursuivre sur la voie sur laquelle il se trouve à l’heure actuelle».

Nous attendons de voir la transposition concrète de ces annonces.

Sven Clement, député Piraten

Analyse moins frontale pour Sven Clement, député et président de Piraten, qui se dit «assez satisfait des annonces réalisées, car pas mal des mesures évoquées figuraient dans notre programme électoral».

Une référence à la gratuité des transports en commun ou la légalisation du cannabis récréatif. Mais ce satisfecit général va cependant de pair avec une certaine méfiance, basée sur l’expérience de la législature précédente.

«Nous attendons de voir la transposition concrète de ces annonces, car la loi sur la transparence, par exemple, était une bonne idée sur le papier, mais s’est transformée dans les faits en loi sur l’opacité», résume Sven Clement, qui mise «sur le travail à la Chambre pour veiller à leur transposition concrète».

Interrogations sur la redistribution des richesses

Même défiance du côté de Déi Lénk, qui ne cache pas son scepticisme quant aux idées défendues, notamment sur le nouveau barème d’imposition sur les bénéfices, qui devrait passer de 25.000 à 175.000 euros, «car cela concerne les bénéfices et non le chiffre d’affaires, ce qui pose la question de l’intérêt réel pour les PME», relève le député David Wagner à Paperjam.

Idem en ce qui concerne la hausse de 100 euros du salaire minimum social, «qui se fera à charge de l’État au travers de la fiscalité et non par une redistribution des richesses, ce qui fait que le patronat ne devrait pas être concerné». Contacté par Paperjam, l’ADR n’était pas joignable jeudi soir pour évoquer son analyse des annonces officiellement présentées.