Pour son président, l’OGBL doit encore sortir renforcé du scrutin en cours jusqu’au 12 mars. (Photo: Matic Zorman)

Pour son président, l’OGBL doit encore sortir renforcé du scrutin en cours jusqu’au 12 mars. (Photo: Matic Zorman)

Les élections sociales ont lieu tous les cinq ans au Luxembourg et concernent environ 500.000 salariés et pensionnés. Elles se déclinent en deux volets. D’une part, le 12 mars, il s’agira d’élire les délégations du personnel dans les entreprises d’au moins 15 personnes. D’autre part, entre ce mois de janvier et le 12 mars, on peut voter, par correspondance, afin d’élire les futurs membres de la Chambre des salariés. «C’est un moment extrêmement important. Nous devons envoyer un signal clair au monde politique, au gouvernement et aux organisations patronales. Il y va de l’intérêt de tous les salariés», a indiqué André Roeltgen, président de l’OGBL, syndicat qui a exposé ses principales ambitions mardi matin à Esch.

Notre excellent bilan des cinq dernières années plaide en notre faveur.

André Roeltgen, président de l’OGBL

Sans surprise, l’OGBL est très ambitieux. Ce qui est quelque part logique puisque le syndicat avait en 2013 confirmé son statut de leader au sein de la Chambre des salariés avec 38 sièges sur les 60 à attribuer, augmentant son quota de deux unités. Cela alors que le LCGB (15), l’Aleba (4), le FNCTTFEL (2) et Syprolux (1) soit perdaient du terrain ou, au mieux, faisaient le même score qu’en 2008. «Ce qu’on ambitionne, c’est un 38+, soit un meilleur résultat encore», commente André Roeltgen à Paperjam.

«Notre bon travail de ces dernières années nous y autorise. Notre excellent bilan plaide en notre faveur. On a obtenu beaucoup de choses au niveau du temps de travail, du maintien de notre système d’index et de pension, des conventions collectives de travail, notamment dans le secteur de la santé... Mais ce bilan, on l’obtient aussi en étant fort. C’est pour cela qu’il faut que les électeurs renforcent encore notre position.»

Meilleurs salaires et indexation de 10%

Car il reste du travail à mener, inlassablement. «Le gouvernement a notamment inscrit plusieurs points que nous devons tenir à l’œil: réforme du régime des faillites, réforme de la loi sur les plans sociaux, organisation du temps de travail... Nous devrons participer aux débats, évidemment», poursuit le président Roeltgen. Qui confirme que l’OGBL plaide toujours pour une évolution des salaires «qui ne doit pas être à la traîne de la productivité et du développement économique».

De même, le syndicat maintient le vœu, notamment, d’une indexation de 10% du salaire minimum, d’une 6e semaine de congés généralisée, d’emplois sûrs et de qualité, de bonnes pensions, d’un accès au logement plus facile. «Sans oublier une plus grande égalité fiscale entre résidents et non résidents», indique encore André Roeltgen.

50% des salariés sans CCT

Qui mettra aussi beaucoup d’énergie à conclure «des conventions collectives de travail, les fameuses CCT, là où il n’y en a pas. Environ 50% des salariés au Luxembourg n’en ont pas. Là où le bât blesse, c’est dans le secteur des nouveaux métiers, des nouvelles technologies. Il faut, une nouvelle fois, faire évoluer la loi.»

Un œil attentif sera aussi gardé sur la sécurisation des parcours professionnels de qualité et sur la digitalisation de plus en plus accrue. «Cette digitalisation, on ne la rejette évidemment pas. Elle sera source de très bonnes choses. Mais peut aussi engendrer beaucoup de dangers. Il faut donc rester vigilant», conclut André Roeltgen.

L’OGBL est en tout cas en ordre de marche. Les brochures ont été imprimées, un site internet spécifique mis en ligne, un clip vidéo produit par une société de communication, les candidats formés et préparés... Bref, rien ou presque n’a été laissé au hasard. C’est d’ailleurs un peu ce message qu’André Roeltgen veut envoyer aux «gilets jaunes», qui remettent en cause le modèle syndical. «Moi, ce que je leur dis, c’est que la seule solution est de s’organiser dans un syndicat. Car le syndicat, ce sont les salariés. Et les salariés, c’est eux. Mais sans organisation, on ne représente rien.»