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Quelles sont les étapes clés qui vous semblent essentielles quand on prépare son propre projet d’entreprise?

«En premier lieu, avoir un projet clair et bien défini, un plan financier et de développement de la société. Il faut ensuite rédiger un plan d’affaires de qualité qui remplit des critères reconnus de tous et ne pas hésiter à se faire encadrer par des professionnels/entrepreneurs qui peuvent donner des conseils, aussi bien avant qu’après la création. Se constituer un réseau permet de faciliter les contacts et soutienne le futur développement de la société.

Il faut évidemment aussi se lancer à la recherche d’un financement et ne pas hésiter à se faire conseiller pour les démarches administratives.

Au vu de vos observations, quels sont les points faibles des premiers business plan tels qu’ils sont présentés ?

«Ils sont souvent sont truffés de mots techniques, ce qui rend leur compréhension difficile par des non spécialistes. Ils sont aussi trop longs, pas assez précis ou au contraire trop détaillés, mais ne vont pas assez à l’essentiel. Il arrive également que les plans soient financier trop optimistes ou pas assez réalistes.

Nous remarquons aussi que les études du marché et de la concurrence pas assez approfondies ou bien que le projet présenté n’est pas suffisamment innovant par rapport à la concurrence pour avoir une chance de percer.

Le ministre Jeannot Krecké regrette qu’il n’y ait pas davantage de coaches, d’accompagnateurs qui soutiennent les projets d’entreprise. Partagez-vous ce point de vue ?

«Nous pensons qu’il y a beaucoup plus de coaches prêts à soutenir des projets d’entreprises avant leur création que de bons projets d’entreprises qui sollicitent l’aide d’un accompagnateur.

Dans le domaine de l’innovation – car c’est dans ce domaine exclusivement que œuvre Business Initiative asbl (BI) – nous disposons d’un merveilleux outil qui est 1,2,3,Go, à savoir un réseau de plus de 300 entrepreneurs en Grande Région – dont 145 au Grand-Duché de Luxembourg – qui épaulent gratuitement les futurs créateurs d’entreprises dans l’élaboration de leur plan d’affaires.

Ce réseau est un véritable vivier de compétences au service des porteurs de projets innovants et a permis la mise en relation de 83 contacts auprès de 27 porteurs de projets luxembourgeois pour l’édition 2007/2008.

La condition sine qua non reste, cependant, que le créateur s’inscrive à 1,2,3,Go et que le projet soit innovant. Il serait sans doute opportun et utile de pouvoir ouvrir ce type de services à des projets plus traditionnels (dans le domaine du commerce ou de l’artisanat par exemple).

Depuis 2007, BI a élargi ses services en proposant également des primes de lancement (cautionnement et parrainage) aux sociétés issues du parcours et ayant franchi le pas de la création. Ainsi, BI souhaite encourager la création d’entreprises innovantes en offrant au créateur la possibilité d’être accompagné par un parrain du réseau pendant les 3 premières années suivant la création de la société.

A l’avenir, BI réfléchit également à étendre ce service à des sociétés qui  ne seraient pas forcément issues du parcours, car nous avons en effet remarqué une demande allant dans ce sens de la part des créateurs.

Avez-vous le sentiment que les entrepreneurs au Luxembourg sont correctement informés des différentes aides (matérielles, financières, logistiques) auxquelles ils ont droit ?

«Il est toujours possible d’améliorer le flux d’informations, même si nous pensons que globalement les informations sont facilement disponibles auprès des structures telles que l’espace entreprises de la Chambre de Commerce ou sur le site www.entreprises.public.lu.

En parallèle, beaucoup de salons et journées sont organisés à Luxembourg sur le thème de la création d’entreprises où les principaux acteurs spécialisés sur ce sujet sont présents pour donner les informations nécessaires. Notamment 1,2,3,Go sera présent au salon Contact du 27/11/08 au 28/11/08 ainsi qu’aux journées de la Création organisées par la Chambre des métiers à partir du 22/11/08.

Par ailleurs, des publications régulières dans des magazines comme le vôtre sont indispensables pour optimiser la communication sur le sujet.

Que faudrait-il, en matière d’esprit d’entreprise, pour faire encore mieux que ce qui se fait actuellement?

«L’esprit d’entreprise est une philosophie de vie qui peut se développer chez chaque individu à tout moment de la vie mais demande une bonne dose de volonté personnelle. Vous pouvez mettre à disposition toutes les aides matérielles, logistiques ou financières possibles pour promouvoir l’esprit d’entreprise mais le créateur doit également investir beaucoup de lui-même pour incarner cet esprit d’entreprise. La personnalité et les compétences du créateur sont les premiers facteurs de succès d’une entreprise.

Cependant, offrir systématiquement à tout entrepreneur sans expérience du parrainage encouragerait bon nombre de créateur à franchir le pas de la création et rassurerait banques et créanciers, ce qui faciliterait sans doute la levée de fonds».