Le rôle des profils littéraires est d’insuffler une personnalité aux assistants intelligents. (Photo: Licence C.C.)

Le rôle des profils littéraires est d’insuffler une personnalité aux assistants intelligents. (Photo: Licence C.C.)

Personnalisation: je t’aime… moi non plus

Promesse d’un marketing plus attentif aux besoins de chacun, le marketing personnalisé ne séduit pas. Selon une étude menée par l’institut Odoxa, les publicités ou promotions ciblées en fonction des intérêts du consommateur sont rejetées par près de 72% d’entre eux. Pire, 74% des personnes interrogées n’apprécient pas le fait qu’on utilise leurs données pour enrichir leur parcours client. Pour Manuel Diaz, fondateur d’Emakina, «le marketing personnalisé, qui est supposé créer de l’engagement, est une machine à exaspérer». Mais le rejet de cette personnalisation ne vient pas tant du marketing que de la collecte et de l’utilisation des données personnelles. Au lendemain du scandale Cambridge Analytica, beaucoup se montrent inquiets sur la possible utilisation de leurs data.

Seul point positif: les millennials se montrent plus réceptifs aux offres personnalisées que leurs aînés. Ils sont par exemple 37% à plébisciter la publicité personnalisée, contre seulement 19% pour les plus de 65 ans.

Veux-tu être le Cyrano de mon assistant vocal?

Faut-il forcément avoir un profil mathématique pour travailler sur l’IA? La réponse est non! Au contraire, les géants de la tech, comme les start-up, s’arrachent les profils littéraires. Leur rôle: insuffler une personnalité aux assistants intelligents. En l’absence d’anthropomorphisme physique de la machine, ce procédé est un moyen efficace de créer un lien entre l’Homme et la machine.

Intervenants sur les différentes étapes de la création, ces nouveaux professionnels de la conversation baptisés egotellers, psydesigners, UX copywriters ou bien encore dialoguistes n’hésitent pas à user de techniques de psychanalyse, voire de séduction. «Les premiers éléments de conversation n’ont pas seulement une contrainte fonctionnelle, ils ont pour objectif d’établir un rapport, de convaincre et séduire un inconnu dès les premiers mots», explique Raphaëlle Kamou, ancienne plume de Jam, qui avoue avoir testé certaines de ses punchlines sur Tinder.

Jeux vidéo: un UX nommé désir

Fort d’une communauté rassemblant près de 45 millions de joueurs, Fortnite est d’ores et déjà considéré comme le jeu phénomène de 2018. Pourtant, derrière le succès de ce mastodonte, se cache une Française. Celia Hodent, psychologue spécialiste de la psychologie cognitive et ancienne d’Ubisoft, a notamment aidé les développeurs et graphistes à comprendre l’importance de l’UX dans le jeu vidéo. À la tête d’une équipe de huit personnes, l’experte s’appuie notamment sur des entretiens particuliers avec les joueurs pour comprendre les différents points de friction qu’ils rencontrent et, surtout, s’assurer que ces derniers ont bien compris les différents aspects du jeu. Et cette dernière de conclure: «Le plus difficile, ce n’est pas de régler le problème. C’est de régler le bon problème.»

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