Après deux années consécutives de stagnation, le nombre de morts sur les routes européennes est en recul. Avec 25.500 personnes ayant perdu la vie en 2016, selon les données publiées mardi par la Commission européenne, ce chiffre représente 600 victimes de moins qu’en 2015 (-2%) et fait de l’année écoulée l’année la moins mortifère de l’histoire européenne. Mais cette baisse reste toutefois minime en comparaison des progrès enregistrés au cours de la décennie 2000-2010, époque au cours de laquelle le nombre total de victimes a pratiquement été divisé par deux.

Un constat partagé par la Commission qui indique, mardi, que «ce rythme est certes encourageant, mais peut-être insuffisant pour permettre à l’UE d’atteindre l’objectif qu’elle s’est fixé». À savoir la réduction de moitié du nombre de tués sur les routes entre 2010 et 2020. D’où l’appel lancé par Violeta Bulc, commissaire européenne chargée des transports, d’inviter «toutes les parties prenantes à redoubler d’efforts».

Absence de mesures concrètes

D’autant plus que pour la première fois, la Commission a dévoilé les chiffres du nombre de blessés graves sur les routes. En l’occurrence, 135.000 personnes en 2016, principalement des «usagers de la route vulnérables», à savoir les piétons, cyclistes et motocyclistes. Sans surprise, de nettes disparités persistent entre pays européens. Avec 52 morts sur la route par million d’habitants, le Luxembourg fait moins bien que la moyenne européenne (50 morts par million d’habitants), bien loin des bons élèves que sont la Suède (27), le Royaume-Uni (28) et les Pays-Bas (33).

Mais à distance tout de même des pays de l’Est où la mortalité sur les routes est la plus élevée, notamment en Bulgarie (99), Roumanie (97) et Pologne (79). Pour tenter de relancer une dynamique en perte de vitesse, exécutif européen, ministres des 27 et associations nationales sont réunis mardi et mercredi à Malte, sans toutefois que cette conférence n’aboutisse à la mise en place de nouvelles mesures concrètes.

Nouveaux dispositifs de sécurité

Au Luxembourg, le plan de lutte contre l’insécurité routière a été synthétisé par la signature, le 1er avril 2015, d’une charte faisant de cette cause une priorité nationale. En clair, une question qui relève du ressort de l’ensemble des ministères, aussi bien en matière de prévention, d’infrastructure, mais aussi de sanctions. Un plan d’action, composé de 29 mesures, a par ailleurs été déposé à la Chambre, dans lequel s’inscrit non seulement la mise en service des radars fixes, mais aussi l’introduction d’un «alcolock», dispositif empêchant l’utilisation d’un véhicule sous l’emprise de l’alcool, ou les réflexions en cours autour de la baisse de la vitesse hors agglomération.

De nouveaux dispositifs de sécurité devraient également voir le jour au niveau européen, comme l’introduction d’un «eCall» dans tous les nouveaux types de véhicules. Introduit à partir de mars 2018, le système doit permettre un appel automatique au 112 en cas d’accident grave et faciliter la géolocalisation. La Commission réfléchit également à une refonte de la formation des chauffeurs professionnels, tandis que les ministres des Transports de huit pays (Allemagne, Autriche, Belgique, France, Irlande, Italie, Luxembourg et Pays-Bas) ont demandé la reconnaissance des suspensions des permis d’un pays de l’UE à l’autre. Une demande restée à ce jour lettre morte.