Le secteur financier représentait, à la fin 2016 au Luxembourg, 45.535 emplois, dont 26.060 dans les banques. (Photo: DR)

Le secteur financier représentait, à la fin 2016 au Luxembourg, 45.535 emplois, dont 26.060 dans les banques. (Photo: DR)

Le LCGB a tiré ce jeudi la sonnette d’alarme quant à la situation de l’emploi dans le secteur financier où, selon Vincent Jacquet, le secrétaire général adjoint du syndicat, «des lampes rouges s’allument les unes après les autres». Le LCGB se dit «particulièrement inquiet» quant aux évolutions récentes observées, et notamment face à un nombre important de licenciements individuels qui ont eu lieu ces derniers mois.

Il évoque plusieurs phénomènes de détournement du droit applicable ou de contournement de la législation sur les licenciements économiques, avec en premier lieu des licenciements pour motifs personnels en lien avec des évaluations. «Ces évaluations sont devenues des instruments de sanction», affirme Vincent Jacquet, pour qui elles sont «utilisées hors du cadre de leur philosophie de base».

Des sureffectifs à mieux gérer

S’y ajoutent encore la problématique «cadre et non-cadre» lors de licenciements économiques, des licenciements au compte-gouttes pour échapper aux dispositions sur les licenciements collectifs, la conclusion d’accords individuels et des négociations d’accords d’entreprises qui – toujours selon le LCGB – «contiennent souvent des dispositions moins favorables que celles qui auraient dû être négociées dans le cadre d’un plan social».

En complément de ce premier constat, le syndicat pointe encore une gestion des sureffectifs qui passe trop souvent par des licenciements secs, ainsi qu’une politique d’outsourcing importante et un risque majeur d’explosion de ce phénomène d’externalisation intragroupe et vers des pays tiers, notamment par le biais du projet de loi 7024.

Qu’en est-il dès lors aujourd’hui de la protection des emplois dans le secteur financier, de l’amélioration de l’employabilité des salariés et de l’adaptation du code du travail à la digitalisation – enjeu majeur de ce secteur – se demande le LCGB qui, en réponse à ces questions, réclame «des avancées concrètes».

Au niveau sectoriel, il plaide pour une politique proactive et volontariste de maintien dans l’emploi – avec un engagement des entreprises vis-à-vis de leur responsabilité sociale –, pour la garantie de l’employabilité des salariés face aux évolutions technologiques – notamment via les formations continues –, et pour une mise en place d’une structure sectorielle de gestion prévisionnelle de l’emploi et de gestion des sureffectifs.

Sur ce point, le LCGB suggère que cette structure soit composée de représentants des syndicats, du patronat, de l’Agence pour le développement de l’emploi (Adem) et de la House of Training.

Pour un «droit à la déconnexion»

Les revendications du syndicat s’adressent également au gouvernement, à qui il demande une augmentation – de 15 jours à 3 semaines – de la durée légale des négociations en vue de l’établissement d’un plan social, et la mise en place d’un cadre légal prenant en compte la gestion des âges dans les entreprises de plus de 150 salariés.

Toujours à l’adresse de l’exécutif et du législateur, le LCGB réclame enfin des adaptations pour encadrer la digitalisation du monde du travail. Parmi celles-ci figure un «droit à la déconnexion» des salariés en dehors de leurs heures de travail.

À noter que ces revendications interviennent alors que l’intersyndicale LCGB–OGBL et Aleba négocient actuellement avec le patronat le renouvellement de la convention collective du secteur bancaire. Si aucune communication officielle n’est encore intervenue sur ces négociations, il semblerait – selon certaines sources – qu’elles bloqueraient actuellement sur plusieurs points liés principalement aux nouvelles grilles salariales. À noter également que la question du versement de la prime annuelle du mois de juin n’a pas encore été tranchée.