125.000 tonnes de farine sont sorties en 2015 de l’entreprise plus que centenaire. (Photo: Moulins de Kleinbettingen)

125.000 tonnes de farine sont sorties en 2015 de l’entreprise plus que centenaire. (Photo: Moulins de Kleinbettingen)

«Le succès d’un moulin est avant tout lié à sa situation géographique. Ici, nous avons le blé derrière la porte et nos clients devant», se réjouit Jean Muller, le CEO des Moulins de Kleinbettingen et représentant de la quatrième génération familiale.

L’histoire de l’entreprise remonte à plus de 120 ans (1894), lorsque le premier moulin fut construit dans la cuvette de la petite cité frontalière de la Belgique. Mais son développement depuis 10 ans n’en est pas moins impressionnant.

Depuis 2005, les Moulins ont en effet triplé le chiffre d’affaires (de 16 millions d’euros à 47,5 millions en 2015) et les volumes (de 40.000 à 125.000 tonnes de farine). Une évolution liée à la construction d’un second moulin en 2007 qui a permis de développer le réseau de clientèle.

Le premier meunier du Luxembourg a investi 30 millions dans l’outil de production.

Le premier meunier du Luxembourg a investi 30 millions dans l’outil de production.

«En 10 ans, nous avons investi 30 millions d’euros», pointe Jean Muller. En plus de ce nouvel outil, l’entreprise a également développé une ligne de produits de grande consommation à partir de 2010. La marque «Farin’ Up» a proposé de la farine en misant sur le côté pratique de l’emballage.

Viser la valeur ajoutée

«Le groupe Casino, en France, a été le premier à y croire», explique le CEO. «Ce n’est qu’après que nous sommes revenus au Luxembourg et nous sommes aujourd’hui dans 8 pays.» La gamme s’est récemment élargie avec des pâtes de desserts prêtes à l’emploi et s’élargira encore en 2017 avec de nouvelles variétés de graines. Elle comptera en tout 40 références.

La marque Farin’Up comprendra 40 références en 2017.

La marque Farin’Up comprendra 40 références en 2017.

«Tout est réalisé depuis notre site historique», insiste M. Muller. «Le développement de Farin’Up nous a permis d’engager huit personnes.» En 10 ans, la firme est d’ailleurs passée de 40 à 58 personnes.

Mais elle ne compte pas en rester là. À l’avenir, les Moulins de Kleinbettingen veulent réduire la part des produits basiques – comme la farine pour pizza, par exemple, sujette à une intense concurrence – pour se concentrer sur des productions à plus haute valeur ajoutée.

À partir de 2017, l’entreprise sera d’ailleurs labellisée «bio» pour l’ensemble de la chaîne de production de farine. Tout ne deviendra pas bio pour autant. Le processus exigera d’ailleurs un nettoyage complet des machines avant une production bio. «Notre objectif se situe entre 5% et 10% de notre production», lance Jean Muller. «De plus en plus d’agriculteurs se lancent dans ce type de culture et il y a une demande de plus en plus importante des consommateurs pour des produits bio.»

Nous avons tout tenté pour remplacer les camions par des trains.

Jean Muller, CEO Moulins de Kleinbettingen

Actuellement, la capacité de production est de 150.000 tonnes. La limite se rapproche, mais la famille Muller détient encore trois hectares sur son site historique. Pas de menace de délocalisation donc.

Remplacer les camions par des trains? L’entreprise située sur le quai de la gare de Kleinbettingen n’y est pas encore parvenue.

Remplacer les camions par des trains? L’entreprise située sur le quai de la gare de Kleinbettingen n’y est pas encore parvenue.

«Nous sommes très bien ici», confirme le jeune CEO. Le seul souci vient du nombre de camions qui doivent rejoindre le site. «Nous avons tout tenté pour pouvoir faire venir des trains entiers de blé qui pourraient remplacer 40 camions, mais il n’y a pas moyen d’obtenir une offre compétitive, ça nous coûterait le double», regrette le plus grand meunier du pays.

Notons enfin que ce week-end des 17 et 18 septembre, les Moulins de Kleinbettingen ouvrent leurs portes au grand public.