Damien Petit, senior investment advisor à la Banque de Luxembourg. (Photo: Banque de Luxembourg)

Damien Petit, senior investment advisor à la Banque de Luxembourg. (Photo: Banque de Luxembourg)

La publication de statistiques d’activité décevantes de part et d’autre de l’Atlantique et la révision à la baisse des perspectives de croissance mondiale par le Fonds monétaire international ont déclenché la correction des marchés actions début octobre.

Celle-ci a été particulièrement sévère en zone euro avec un repli de l’ordre de 10% durant la 1re moitié du mois dernier.

Certes, la reprise de l’économie mondiale se poursuit mais elle s’avère inégale et son rythme très modéré. Des freins structurels (désendettement des secteurs public et privé et vieillissement des populations notamment) pèsent sur le potentiel de croissance, augmentant sensiblement la vulnérabilité des économies à un choc exogène.

Introduction de nouvelles mesures

Cette faiblesse de la dynamique de croissance plaide pour le maintien de politiques monétaires durablement accommodantes, singulièrement en zone euro en proie à de puissantes pressions désinflationnistes. Afin d’enrayer la lente dérive des attentes d’inflation, les autorités monétaires européennes envisageraient d’ores et déjà l’introduction de nouvelles mesures non conventionnelles avec un possible élargissement du programme de rachats d’actifs privés (actuellement limité aux «covered bonds» et aux «asset back securities») aux obligations d’entreprises.

Dans cet environnement économique très peu propice à une remontée des taux d’intérêt, les perspectives de rendements des placements considérés comme faiblement risqués (liquidités et obligations souveraines notamment) sont très déprimées.

Les investisseurs à la recherche de performances plus attrayantes ne devraient-ils pas dès lors considérer la correction récente des marchés boursiers comme une opportunité pour augmenter la portion de leur portefeuille dévolue aux actions?

Ces derniers peuvent renforcer leurs positions, pour autant qu’ils disposent d’un horizon temporel suffisamment long et de la capacité (financière et émotionnelle) à supporter la volatilité inhérente aux marchés boursiers.

Attentes de rendement réalistes

Les attentes de rendements doivent cependant être réalistes. Sur base des niveaux de valorisations actuels, les rendements des prochaines années devraient ressortir en deçà de leur moyenne historique. Ces investisseurs veilleront également à maintenir une diversification suffisante (par classes d’actifs et au niveau géographique) au sein de leur portefeuille.

La présence de dette souveraine de 1re qualité (bons du Trésor américain notamment), en dépit d’une faible rémunération, offrira ainsi une protection (au moins partielle) du patrimoine en cas d’émergence d’un scénario macro-économique défavorable. Au sein de la poche actions, compte tenu de la fragilité conjoncturelle, une approche défensive est également recommandée. Dans ce cadre, les entreprises offrant un rendement du dividende élevé et pérenne sont à privilégier.