L’intervention de l’État, via les transferts sociaux et la fiscalité, réduit la pauvreté, puisqu’avant que ces mesures soient intégrées, 47% de la population était en risque de pauvreté. (Photo: Shutterstock)

L’intervention de l’État, via les transferts sociaux et la fiscalité, réduit la pauvreté, puisqu’avant que ces mesures soient intégrées, 47% de la population était en risque de pauvreté. (Photo: Shutterstock)

«Si nous avions quelque chose à demander au futur gouvernement pour venir à bout de la pauvreté, ce serait un chèque d’environ 700 millions d’euros tous les ans. Mais c’est évidemment une idée illusoire», lance Serge Allegrezza, directeur du Statec.

L’institut national de la statistique et des études économiques a présenté à la presse ce mardi matin son rapport «Travail et cohésion sociale au Luxembourg». Il en ressort notamment que le taux de risque de pauvreté continue sa progression, s’élevant à 18,7% en 2017, contre 16,5% en 2016. 126.250 personnes sont concernées au Grand-Duché. 

Les étrangers deux fois plus touchés

Les jeunes sont les plus exposés, et le risque de pauvreté des enfants (0-17 ans) est de 22,8%. L’institut explique également que «le risque de pauvreté est près de trois fois plus élevé chez les personnes faiblement qualifiées que chez les personnes détenant un diplôme universitaire».

Le taux de risque de pauvreté des étrangers au Luxembourg est également deux fois supérieur à celui des nationaux.

Un revenu moyen de 1.011 euros pour les moins aisés

Mais ce qui ressort également du rapport de plus de 200 pages, c’est que l’intervention de l’État, via les transferts sociaux et la fiscalité, réduit la pauvreté. Parce qu’avant que ces mesures soient intégrées, 47% de la population était en risque de pauvreté, soit environ 2,5 fois plus que le taux final qui se situe à 18,7%. 

Dans son rapport, le Statec confirme que l’écart continue de se creuser entre les plus aisés et les moins aisés. En effet, la moitié la plus aisée de la population gagne près de 70% de l’ensemble des revenus des ménages.

«Commencer par l’emploi» 

À l’inverse, les 10% des individus les moins aisés ne possèdent que 3% de la masse totale des revenus. Le revenu pour un niveau de vie médian au Luxembourg est de 3.006 euros par mois. En moyenne, il est de 1.011 euros par mois pour les moins aisés, et de 8.159 euros pour les plus aisés.

Interrogé sur ce qui devrait être changé pour inverser cette tendance à la hausse du risque de pauvreté au Grand-Duché, Serge Allegrezza a précisé qu’«il faut agir sur plusieurs niveaux, et nous pouvons aider le futur gouvernement à réduire les inégalités. Nous avons beaucoup de données et d’instruments.»

Et le directeur du Statec d’ajouter qu’«il faut commencer par le domaine de l’emploi. Il faut permettre à ces personnes à risque de travailler davantage, par exemple en mettant en place de meilleures solutions de garde d’enfants. Il faut une politique globale.»