Dans son dernier rapport «Travail et cohésion sociale», le Statec a indiqué ce lundi – veille de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté – que l’an dernier, 16,5% de la population résidente se trouvait en situation de risque de pauvreté.

Alors que le taux d’emploi a progressé à 3,1% et que le chômage a quant à lui reculé à 6,0%, le risque de pauvreté – touchant des personnes dont le niveau de vie mensuel est inférieur à 1.689 euros  – s’est néanmoins accru au Luxembourg en 2016, alors qu’il se situait à 15,3% l’année précédente et à 11,0% vingt ans plus tôt.

Dans le détail, les chiffres de 2016 confirment que le risque de pauvreté est beaucoup plus élevé chez les personnes faiblement qualifiées (21,3%) que chez celles titulaires d’un diplôme de fin d’études secondaires (11,6%) ou les universitaires (7,8%).

Hommes et femmes, même combat

Selon la taille et la composition des ménages, ce sont les personnes vivant seules qui présentent le risque de pauvreté le plus élevé (23,6%), devant celles vivant dans des ménages avec des enfants à charge (17,8%) et celles issues de ménages sans enfant à charge (8,9%).

Identique pour les hommes et les femmes, le risque de pauvreté – chez les personnes isolées – est double chez les moins de 65 ans (28,3%) que chez les plus de 65 ans (13,7%).

Dans les ménages avec un ou plusieurs enfants à charge, c’est auprès des familles monoparentales qu’il est le plus élevé, à raison de 40,3%.

Dans les familles de deux adultes avec un enfant à charge ce taux est de 10,9% contre 13,7% lorsqu’il y a deux enfants et 31,2% s’il y a plus de deux enfants.

Autre enseignement tiré par le Statec, si le travail protège de la pauvreté, il est loin d’en mettre totalement à l’abri comme en témoignent les 12% de personnes disposant d’un emploi qui se trouvaient l’an dernier en situation de risque de pauvreté.

La communauté portugaise davantage impactée

Chez les travailleurs salariés, ce taux est de 11,4%, contre 19,6% chez les indépendants. Et il est de 10% pour les travailleurs à plein temps contre 18% pour ceux travaillant à temps partiel.

Selon le type de profession exercée, les travailleurs manuels sont les plus exposés (23,5%), devant les «autres professions» (14,5%), les employés (12,4%), les cadres et dirigeants (5,0%) et les professions intermédiaires (3,5%).

Enfin, au niveau des principales nationalités représentées parmi la population, le Statec souligne encore que, du fait qu’ils sont fortement représentés dans les métiers manuels, les Portugais sont davantage menacés par le risque de pauvreté (21%) que les Allemands (9,0%), les Français (7,9%), les Luxembourgeois (6,4%), les Belges (6,1%) et les Italiens (5,8%).