L'enseigne suédoise connaît les arcanes fiscaux européens.  (Photo: licence cc )

L'enseigne suédoise connaît les arcanes fiscaux européens.  (Photo: licence cc )

Le sujet n’est pas neuf, mais la manière d'en reparler a d’ores et déjà produit un certain effet. Car les élus Verts du Parlement européen ont décidé d’employer les codes graphiques d’Ikea pour dénoncer, dans un rapport très fouillé, la manière dont le géant de l’ameublement optimise sa note fiscale.

Un rapport de 34 pages dans lequel les élus décortiquent les structures du groupe, des Pays-Bas au Liechtenstein, en passant par le Luxembourg. Les mécanismes utilisés par Ikea lui auraient permis d’économiser environ 1 milliard d'euros d’impôts entre 2009 et 2014, selon le rapport qui emprunte d’ailleurs les codes visuels et le design d’Ikea. Les députés ont même poussé le concept jusqu’à la publication d’un clip synthétisant leurs propos.

De longue date

Les informations divulguées par les députés Verts ont pour objectif de remettre la question de «la légalité versus la moralité» dans le traitement fiscal des entreprises en haut de l’agenda politique européen, les mécanismes utilisés par Ikea étant tout à fait légaux.

La facture fiscale d’Ikea avait déjà été évoquée par la commission taxe du Parlement européen installée suite à LuxLeaks. Invités l’été dernier à s’exprimer devant cette commission, les responsables d’Ikea avaient décliné l’invitation, préférant inviter les députés à un déjeuner informel. À l’époque, le leader de l'ameublement avait indiqué avoir vendu pour 28,7 milliards en 2014 et payé au total 1,5 milliard de taxes diverses, soit un taux d’imposition effectif de 19,3%.

On peut se demander au passage l’efficacité d’user de l’appellation de paradis fiscal dans un débat dont la portée – comme le montrent les schémas du rapport – est européenne. Les responsables politiques des Pays-Bas, qui exercent la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne, apprécieront le compliment, de même que le gouvernement luxembourgeois, après que le pays soit sorti en octobre dernier de la liste noire des paradis fiscaux dressée par le Forum mondial.

De son côté, Ikea a indiqué dans un communiqué ne pas avoir encore pu consulter le rapport et ne pas être en mesure de faire un commentaire.