Même si l’idée de la Commission d’abolir le blocage géographique dans le commerce, qu’il s’agisse de commerce en ligne ou physique, peut apparaître comme convaincante, certains aspects du texte ne joueraient pas en faveur de tous les citoyens européens. Car si le texte prévoit bien l’obligation pour les commerçants européens de vendre leur marchandise au-delà de leurs frontières, aucune contrainte n’est en revanche prévue en matière de livraison. Et c’est notamment ce point qui pose le plus de problèmes pour les élus luxembourgeois.

Deux jours après le plaidoyer d’Étienne Schneider (LSAP), ministre de l’Économie, lors du dernier conseil compétitivité, c’est au tour de Mady Delvaux (LSAP) de défendre «la position des petits, aussi bien des petites entreprises que des petits pays» devant le Parlement européen. Soulignant les bienfaits d’une lutte «contre les limitations injustifiées», l’eurodéputée a toutefois pointé du doigt mercredi des incohérences qui auraient pour conséquence le fait «de consolider les frontières au lieu de les abattre».

Problème d’achat en ligne pour 54% des internautes

Outre «l’obligation pour toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, de connaître les législations des 28 États membres où elles sont obligées de vendre», au risque de limiter les velléités de développement du commerce intracommunautaire, c’est surtout l’absence d’obligation de livrer les produits dans tous les pays qui pose problème. «Ça me dérange profondément de devoir me créer une adresse en Allemagne quand j’achète un produit en Allemagne depuis le Luxembourg», estime Mady Delvaux, qui juge que ce problème «touche les petits pays, qui devraient être écoutés de temps à autre», mais aussi «les régions frontalières des grands pays». Dans ce contexte, l’eurodéputée LSAP estime qu’il serait utile «que les capitales écoutent leurs régions frontalières».

Selon les dernières données du Statec, 80% des internautes basés au Luxembourg ont eu recours au moins une fois aux achats en ligne en 2015. Mais 54% d’entre eux ont déclaré avoir eu un problème lié à leur achat, principalement en raison de l’impossibilité de livraison de la part de commerçants basés au-delà des frontières.