Pour Karin Schintgen, directrice du Lux Future Lab, le Luxembourg a les atouts nécessaires pour attirer les start-up étrangères. (Photo: Luc Deflorenne )

Pour Karin Schintgen, directrice du Lux Future Lab, le Luxembourg a les atouts nécessaires pour attirer les start-up étrangères. (Photo: Luc Deflorenne )

Il y avait des costumes, des cravates, mais aussi des jeans et des t-shirts dans la salle de réception des installations du Lux Future Lab ce mardi lors de la séance inaugurale des nouvelles installations, à la Maison Servais. Juste en face des locaux historiques du Lux Future Lab qui a vu le jour il y a trois ans pour accueillir les start-up innovantes, à l’initiative de BGL BNP Paribas.

Le dress code du jour reflétait en quelque sorte la nouvelle vague de sociétés qui arrivent au Luxembourg via des structures telles que le Lux Future Lab, à la croisée des chemins technologique, de la finance ou encore du recrutement. 

«Le grand groupe auquel nous appartenons peut apporter une valeur ajoutée unique au Luxembourg, s’est félicité Carlo Thill, le CEO de BGL BNP Paribas Luxembourg, tout en annonçant que le lab luxembourgeois faisait des émules à l’étranger avec l’ouverture, la semaine dernière, d’un incubateur à Paris.

Situé en plein centre-ville, hébergeant actuellement 16 start-up et 160 employés, le Lux Future Lab présente de beaux résultats en peu de temps. Mais il a fallu convaincre en interne, a rappelé, non sans humour, Karin Schintgen, la directrice de la structure.

Karin Schintgen, Francine Closener et Carlo Thill lors de la traditionnelle cérémonie du ruban.

Karin Schintgen, Francine Closener et Carlo Thill lors de la traditionnelle cérémonie du ruban.

Poursuivre l’aventure 

«J’ai eu six mois pour convaincre le board de la banque de l’idée du Lux Future Lab», s’est souvenue Karin Schintgen, tout en annonçant les prochains développements de la structure qui veut allier éducation, formation et besoins d’incubation des start-up qui sont de plus en plus internationales.

De nouveaux services seront en effet développés autour de quatre piliers: (1) hosting (2) training (3) consulting et (4) networking. Une nouvelle offre de services qui se déclinera, d’ici un mois, en étroite collaboration avec d’autres prestataires de services de la Place.

Même si les start-up tendent à partir après deux voire trois ans de l’incubateur, ces sociétés en sont encore à un stade relativement jeune de leur aventure. «C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de créer un Lux Future Lab bis.»

Les locaux initiaux du Lux Future Lab, côté place Hamilius, pourront donc accueillir les sociétés qui ont passé un premier cap et se montrent prometteuses. Elles bénéficieront du support des équipes du Lab, à des conditions adaptées à leur évolution.

La première d’entre elles sera Trendiction, active dans le domaine des réseaux sociaux et de l’e-reputation, sous la marque Talkwalker. Elle fut l’une des premières à s’établir dans les locaux du Lux Future Lab, avec une certaine réussite puisque la société a annoncé récemment qu’elle ouvrait un bureau aux États-Unis. Un exemple dont les Places qui veulent se positionner dans l’ICT ont besoin pour être crédibles à l’étranger. 

Un seed fund et des outils pour le «proof test»

Se ralliant aux objectifs de BGL BNP Paribas, la secrétaire d’État à l’Économie Francine Closener a rappelé le soutien du gouvernement envers les jeunes pousses – notamment étrangères – qui veulent s’établir au Luxembourg.

Et d’ajouter qu’il y a encore du travail à faire pour développer l’écosystème luxembourgeois, citant en exemple les besoins de financement des start-up lors de leur phase de démarrage.

«Pour pallier ce manque, le ministère de l’Économie travaille sur deux projets, le premier étant la mise en place d’outils lors de la phase de ‘proof of concept‘ afin de valider rapidement leurs idées et obtenir le feedback des clients et de développer les prototypes et approcher des premiers investisseurs, ajoute Francine Closener qui a confirmé ce qui avait déjà été annoncé lors des Journées de l’économie, à savoir la création, en partenariat avec le secteur privé, d’une structure de type seed fund pour financer les entreprises dans leur phase initiale. Le secteur ICT fait partie des cibles.