Avec 85 hectares dédiés à la logistique, l’aéroport de Liège apparaît comme un concurrent direct pour le Findel, au même titre qu’Amsterdam ou Francfort. (Photo: Liege airport)

Avec 85 hectares dédiés à la logistique, l’aéroport de Liège apparaît comme un concurrent direct pour le Findel, au même titre qu’Amsterdam ou Francfort. (Photo: Liege airport)

Quelques semaines après l’annonce de «discussions avancées» pour la mise en place d’un centre logistique pour le géant chinois Alibaba, l’aéroport de Liège dévoilait la semaine dernière la mise en place d’un «accord de coopération stratégique» avec la compagnie russe Volga-Dnepr Group (VDG) et son partenaire britannique CargoLogicAir. Un renforcement de l’activité de l’aéroport belge, spécialisé dans la logistique et donc concurrent du Findel sur ce créneau, qui proviendrait en partie des déséquilibres globaux enregistrés au sein des principaux aéroports européens.

Si l’aéroport de Liège est présenté par Laurent Jossart, responsable de LuxairCargo, comme une plate-forme logistique proposant «une très belle offre, avec une ouverture opérationnelle toute la nuit, avec beaucoup de terrains disponibles et un soutien des autorités publiques relativement fort», l’aéroport belge bénéficierait avant tout de la forte hausse du trafic passager enregistrée ces dernières années. Et donc du choix des responsables des principaux aéroports européens d’augmenter le nombre de slots accordés aux compagnies transportant majoritairement des personnes au détriment de celles spécialisées dans le transport de marchandises.

Concurrence directe d’Amsterdam, Francfort ou Liège

«C’est ce qu’il s’est passé à l’aéroport d’Amsterdam où les capacités pour le cargo ont été réduites au profit des vols passagers, ce qui a poussé certaines compagnies à trouver refuge au sein de l’aéroport de Liège», analyse le responsable de LuxairCargo, en charge notamment du Cargocenter qui précise que le site bénéficie également «des difficultés opérationnelles enregistrées à l’aéroport de Francfort et de l’expérience positive enregistrée lors de précédents transferts d’activités».

Alors que la compétition entre aéroports pour le trafic passager se joue à une échelle réduite, limitée à un trajet maximal de 2h entre le lieu de domicile et l’aéroport, celle pour le cargo se joue à une tout autre échelle. Celle de l’Europe tout entière, puisque l’activité repose essentiellement sur de l’import-export entre le Vieux Continent et le reste du monde. D’où des réflexions bien différentes, puisque de ce point de vue, les sites d’Amsterdam, Francfort, Liège ou Luxembourg se situent tous au centre de l’UE. 

Attention toute particulière apportée à AirBridgeCargo

Une réalité qui pousse Laurent Jossart à indiquer que les arrivées annoncées à Liège «ne constituent pas un coup dur pour le Findel aujourd’hui», car ces dernières ne sont qu’«un transfert d’activité, ce qui donne un jeu à somme nulle au niveau global». Mais ce dernier d’indiquer «suivre de près» l’évolution de l’aéroport belge «qui a toutes les cartes en main pour grandir et qui pourrait prendre des parts de marché à d’autres sites, dont celui de Luxembourg».

En ligne de mire, le développement potentiel d’AirBridgeCargo, filiale à 100% du russe VDG, dont le modèle économique est identique à celui de Cargolux et dont le management est assuré par plusieurs anciens hauts responsables de la compagnie aérienne luxembourgeoise. «Si AirBridgeCargo se développe à Liège avec de nouveaux avions, cela signifie qu’il y a des capacités supplémentaires sur le marché et que ce n’est pas bon pour nos clients – et donc pour nous –, car il y a de la concurrence supplémentaire.»