La version Solo Pro en support plastique est déjà disponible à la vente sur le site de Coinplus pour 40 euros. (Photo: DR)

La version Solo Pro en support plastique est déjà disponible à la vente sur le site de Coinplus pour 40 euros. (Photo: DR)

C’est une petite révolution que Coinplus est en train de mener dans le monde des cryptomonnaies. Mais celle-ci n’a rien de digital. Ou presque. Avec sa solution Solo Pro, la start-up luxembourgeoise propose un mode de sécurisation inédit des accès à un compte bitcoin ou ethereum, en utilisant des supports physiques.

Lorsque l’on acquiert une somme dans l’une de ces monnaies, on reçoit une clé publique, qui correspond en quelque sorte au code IBAN d’un compte bancaire classique, et une clé privée, qui représente le mot de passe.

Si on perd ou si on se fait voler ces informations, il est impossible de remettre la main sur ses actifs numériques.

Deux sur trois

Avec Solo Pro, Coinplus divise ce risque en le partageant sur trois supports différents sous forme de cartes. Sur chacune d’elle, est inscrit un code unique. Pour obtenir sa clé privée, il faut obligatoirement réunir deux de ces codes. C’est la règle des signatures de 2 sur 3.

«Cette solution devrait avoir un impact important dans le monde de la crypto, car elle résout de manière très simple le problème de la compréhension électronique autour des monnaies virtuelles», explique Yves-Laurent Kayan, le CEO de Coinplus. «On peut, par exemple, garder une carte sur soi et donner l’autre à sa femme et mettre la troisième dans un coffre-fort. Si on en perd une, il est toujours possible de mettre la main sur sa clé privée avec les deux autres.»

Des utilisations multiples

Plus concrètement, c’est une application mobile fournie par Coinplus qui permet de recalculer la clé privée suite à l’introduction des deux codes secrets inscrits sur les Solo Pro. Pour plus de sûreté, celle-ci n’est pas connectée à internet. De plus, deux sociétés différentes s’occupent de graver ces codes, chacune n’ayant accès qu’à une partie du secret.

Et pour montrer patte blanche, Coinplus a publié sur plusieurs forums publics, spécialisés dans les cryptomonnaies, la méthode de calcul utilisée. Ainsi, si la start-up fait faillite, les détenteurs de Solo Pro pourront toujours recalculer leur clé privée.

«Avec les Solo Pro, nous ne nous adressons pas directement au grand public, mais plutôt aux acteurs spécialisés», note Yves-Laurent Kayan. «Nous avons déjà fourni des Solo Pro à trois sociétés qui ont procédé à des ICO (levées de fonds en monnaie virtuelle, ndlr). Cette solution leur a permis de remettre un objet physique et sûr à leurs investisseurs.»

Les solutions digitales soumises aux cyberattaques

À terme, Coinplus espère convaincre les banques, qui s’intéressent de plus en plus aux cryptomonnaies, et qui pourront ainsi proposer un produit simple à comprendre et rassurant pour ceux qui n’ont pas confiance dans les solutions digitales.

Car pour l’instant, les clés privées comme les clés publiques sont généralement gardées sous format numérique et donc soumises au risque des cyberattaques. C’est le cas, par exemple, des e-wallets proposés par les plates-formes d’échange comme Bitstamp ou Bitflyer.

Il existe une autre solution physique sur le marché, qui requiert une clé USB pour accéder à son compte, un peu comme la clé d’un coffre-fort. Mais là aussi, si on se la fait voler ou si on la perd, il est impossible de remettre la main sur ses bitcoins.

Une version en métal pour les gros investisseurs

L’inscription de ses codes d’accès sur un support papier est aussi une solution. Mais là aussi, il s’agit d’être bien ordonné et un tant soit peu inventif pour ne pas qu’une personne mal intentionnée qui tomberait sur ces informations sache qu’elles correspondent à un compte en cryptomonnaie.

La version Solo Pro en support plastique est déjà disponible à la vente sur le site de Coinplus pour 40 euros. La start-up propose également une version en métal, type lingot, plaqué en nickel noir. Un produit davantage destiné aux gros investisseurs.