Pour Éric Krier, conseiller au Service des médias et des communications du ministère d’État, l’objectif de cette conférence est de «faciliter le dialogue entre les différents acteurs». (Photo: Matic Zorman / archives)

Pour Éric Krier, conseiller au Service des médias et des communications du ministère d’État, l’objectif de cette conférence est de «faciliter le dialogue entre les différents acteurs». (Photo: Matic Zorman / archives)

La 5G n’est pas seulement un nouveau réseau mobile qui permettra d’accélérer les vitesses de connexion des smartphones. C’est une technologie qui va permettre de repenser l’ensemble du fonctionnement de la société, notamment grâce à la démocratisation des objets connectés.

Ce constat, le gouvernement le connaît trop bien pour ne pas prendre le déploiement de cette nouvelle infrastructure de connectivité très au sérieux. Alors au lieu de faire plancher des experts en vase clos sur une stratégie, il a décidé d’aborder ce chantier de façon participative.

Cocréation de l’agenda

C’est dans cet état d’esprit qu’a été organisée la conférence 5G, jeudi, à l’European Convention Center. Dans le communiqué qui avait été envoyé pour annoncer l’événement, il était spécifié que ce rendez-vous s’adressait «à toutes les personnes et tous les organismes qui s’intéressent à la 5G».

Mis à part le mot d’introduction du Premier ministre et l’intervention de trois experts étrangers, le programme de l’événement n’a pas été défini à l’avance. C’est aux quelque 200 participants qu’est revenue la tâche de proposer des ateliers.

Nous faciliterons les connexions.

Éric Krier, conseiller au Service des médias et des communications du ministère d’État

«Certaines entreprises avaient été prévenues à l’avance et ont pu faire des propositions en amont, mais la moitié de l’agenda était encore vide ce matin», a expliqué Éric Krier, conseiller au Service des médias et des communications du ministère d’État.

 «L’objectif est de faciliter le dialogue entre les différents acteurs», ajoute-t-il. «De notre côté, il s'agit de rester à leur écoute et si les membres d’un atelier décident de se revoir dans un autre contexte pour développer leurs réflexions et qu’ils souhaitent impliquer un représentant d’un ministère, nous faciliterons les connexions.»

De la santé à l’industrie

«La 5G et le secteur de la santé», «Comment gagner de l’argent en investissant dans la 5G?», «Les challenges à relever pour l’industrie»… Les thèmes proposés ont été variés et les discussions ouvertes.

«Je suis venu parce que je voulais mieux connaître la stratégie du gouvernement d’un point de vue technique», partage Laurent Mander, un informaticien indépendant venu participer à la conférence. «Je pense que la question de la sécurité du réseau, mais aussi celle de l’impact des ondes sur la santé doivent être abordées.»

Il est important avant d’investir de savoir comment on pourra convertir ce nouveau service en revenu.

Artem Kirillov, COO de MTX Connect

«Dans la majorité des conférences, on vient pour vendre ses solutions, mais aujourd’hui on est là pour échanger entre partenaires et ne pas faire les erreurs du passé», note pour sa part Artem Kirillov, le COO de MTX Connect, une société de télécommunications qui souhaite développer son propre réseau 5G au Luxembourg. «Le développement d’infrastructures 5G coûtera très cher et il est important, avant d’investir, de savoir comment on pourra convertir ce nouveau service en revenu.»

«La 5G pourra-t-elle améliorer les flux d’informations dans la prise en charge des patients et la gestion des urgences? Ce sont des questions qu’on se pose dans notre secteur et je suis venu sonder les opinions des différents acteurs», indique encore Jacques Federspiel, le CIO des Hôpitaux Robert Schuman.

L’approche participative du gouvernement semble faire des adeptes. Le Premier ministre Xavier Bettel l’a d’ailleurs rappelé dans son discours d’ouverture: «Il faut comprendre que le digital n’a pas de frontière, sinon on n'y arrivera jamais.»