Syndicats et patronats s’étaient entendus en juin dernier pour la signature d’un avenant à la convention collective de travail du secteur bancaire 2014-2016 pour l’année 2017. (Photo: Mike Zenari / archives)

Syndicats et patronats s’étaient entendus en juin dernier pour la signature d’un avenant à la convention collective de travail du secteur bancaire 2014-2016 pour l’année 2017. (Photo: Mike Zenari / archives)

Si les syndicats avaient donné à l’ABBL jusqu’à «la fin mars» pour arriver à «des avancées concrètes» dans le cadre des négociations de la future convention collective bancaire, l’organisation patronale a suivi son propre calendrier, sans céder à la pression. Selon les informations de Paperjam, lors de son conseil d’administration, organisé mercredi 28 février, l’instance représentant les directions des banques de la Place a choisi de refuser d’inscrire une quelconque revalorisation salariale dans le texte-cadre du secteur entre 2018 et 2020.

La décision, non commentée à ce stade par l’ABBL, devrait non seulement avoir pour conséquence le non-versement de la prime de juin en 2018, mais aussi entraîner une réaction, voire des actions de la part des syndicats. Car ces derniers, au cours des derniers mois, n’auront eu de cesse d’indiquer que tout refus de revalorisation ou toute hausse inférieure au système en place actuellement était «inacceptable». Ce n’est probablement pas un hasard s’ils ont annoncé, dès mardi soir, l’organisation d’une conférence de presse ce jeudi à 14h, après la tenue d’une réunion plénière entre l’intersyndicale et l’organisation patronale.

Je doute sincèrement des capacités des négociateurs de l’ABBL.

Véronique Eischen, secrétaire centrale de l’OGBL

Présentée comme la réunion de la dernière chance, cette rencontre devait pourtant être l’occasion pour les deux parties de bénéficier, noir sur blanc, des positions définitives sur les deux derniers points de blocage, à savoir la question de la rémunération et celle du temps de travail. Un scénario qui ne semble pas se dessiner, laissant présager ce que les syndicats qualifiaient la semaine passée d’«effet très négatif sur la suite». En clair, le déclenchement de mobilisations des salariés du secteur, aussi bien auprès de leur employeur que devant l’ABBL ou les ministères des Finances ou de l’Économie.

Interrogé mardi soir, suite à l’annonce de la tenue de la conférence de presse, Laurent Mertz, secrétaire général de l’Aleba, principal syndicat du secteur bancaire, estimait qu’«une solution peut encore être trouvée si l’ABBL présente des propositions raisonnables». Véronique Eischen, secrétaire centrale de l’OGBL, exprimait sa pensée de manière plus directe, n’hésitant pas à «douter sincèrement des capacités des négociateurs de l’ABBL, qui risquent de créer un conflit social dans l’un des secteurs les plus importants de l’économie luxembourgeoise».

Serge de Cillia, CEO de l’ABBL, pour sa part, indiquait «ne pas faire de commentaire avant la tenue du conseil d’administration», mais assurait que le point de vue des dirigeants de banques «fera l’objet d’une conférence de presse prochainement».