Mathilde Lemoine estime la croissance de la zone euro à 1,5% en 2019. (Photo: Edmond de Rothschild)

Mathilde Lemoine estime la croissance de la zone euro à 1,5% en 2019. (Photo: Edmond de Rothschild)

Qu’attendre de la zone euro pour l’année 2019? Dans une analyse qu’elle estime «en rupture avec le consensus», Mathilde Lemoine, group chief economist de la banque Edmond de Rothschild, estime que c’est la zone euro qui souffrira le plus l’an prochain.

En cause, le renouvellement du Parlement européen, qui pourrait enregistrer une progression des partis eurosceptiques, et la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, dont l’Europe pourrait être la grande victime.

Pour Mathilde Lemoine, la croissance des États-Unis pourrait rester forte. Elle observe en effet un impact structurel, et pas seulement conjoncturel, dans la réforme fiscale lancée par Donald Trump. «Les premiers chiffres montrent que cela a été le cas au premier semestre, puisque les capacités de production ont augmenté», pointe-t-elle dans sa note de conjoncture.

Si Washington reste au cœur de la croissance mondiale, avec une économie qui pourrait encore croître de 2,7% en 2019 (2,9% en 2018), elle voit aussi la Chine accélérer de nouveau (6,7% au premier semestre 2019) via un plan de relance.

Léger recul au Luxembourg

«Le gouvernement a engagé un assouplissement monétaire et a annoncé des baisses d’impôts pour les ménages et les entreprises», explique la chef économiste d’Edmond de Rothschild. Elle estime que ce plan de relance sera déterminant pour la croissance mondiale.

La zone euro devrait, selon elle, connaître une situation plus difficile. Rien de dramatique, la croissance devrait encore atteindre 1,5% en 2019 et 1,4% en 2020. Mais, outre les causes déjà citées plus haut, madame Lemoine pointe un manque de relais de croissance.

Qu’en sera-t-il au Luxembourg? La croissance devrait revenir à 2,9% après avoir franchi la barre des 3% en 2018 grâce à la consommation des ménages et à la hausse des exportations. L’activité devrait ralentir l’an prochain, dans la foulée du léger coup de frein que connaîtra la zone euro. Mais les consommateurs, qui ont bénéficié d’une indexation des salaires au second semestre 2018, permettront de limiter les dégâts.