Selon Nicolas Schmit (LSAP), ministre du Travail, l’accord marquerait le franchissement d’un cap vers une «normalisation». (Photo: Sébastien Goossens)

Selon Nicolas Schmit (LSAP), ministre du Travail, l’accord marquerait le franchissement d’un cap vers une «normalisation». (Photo: Sébastien Goossens)

Ce sont sans doute les «longues négociations» qui ont marqué la mine des représentants d’ArcelorMittal et des syndicats lors de la présentation de l’accord «post-Lux2016» ce lundi devant les membres de la presse. Un accord qui fait «la suite de l’accord Lux2016» et qui sera valable jusqu’en juillet 2019.

Le ministre du Travail, Nicolas Schmit (LSAP), lui, se réjouissait, car l’accord marquerait le franchissement d’un cap vers une «normalisation» et montrerait que les efforts de la part «avant tout des travailleurs», mais également de la collectivité et de l’entreprise, n’auraient pas été vains.

Si l’accord signé ce lundi ne porte pas de nom «Lux2019», c’est bien parce qu’il se distingue des accords précédents. Il marque la suppression immédiate et progressive de certains instruments, qui, selon le ministre du Travail, ne sont plus nécessaires «en tant que tels», étant donné que la crise est terminée, même si l’environnement concurrentiel reste dur.

Phasing out

L’accord «Post2016» retient, d’une part, que la cellule de reclassement (CDR) «est définitivement close depuis le 31 décembre 2016» et seuls les 216 salariés y inscrits au 31 juillet 2017 continueront à en faire partie. D’autre part, les signataires se sont mis d’accord pour «mettre fin de manière progressive» au système de préretraite-solidarité pour les salariés hors CDR.

Compte tenu de la volatilité d’un marché qualifié de «cyclique» par Nicolas Schmit, ArcelorMittal Luxembourg pourra par ailleurs toujours formuler des demandes de «chômage partiel de source conjoncturelle».

ArcelorMittal, pour sa part, engagera «environ» 30 millions d’euros par an dans ses sites au Luxembourg (Rodange, Differdange et Belval), déclarait Roland Bastian, head of country Luxembourg d’ArcelorMittal.

Un accord «mi-figue, mi-raisin»

Alors que, sous l’accord Lux2016, le groupe sidérurgique investissait entre 30 et 40 millions d’euros par an, les nouveaux engagements semblent plus modestes. Roland Bastian expliquait que les investissements de l’accord Lux2016 auraient justement permis de mettre les sites luxembourgeois dans un bon état pour fonctionner.

Par ailleurs, ArcelorMittal est en train d’investir, ou a déjà investi, 35 millions d’euros dans les parties de finition des sites de Belval (35 millions d’euros) et Differdange (35 millions d’euros).

Tandis que Robert Fornieri (LCGB) qualifiait l’accord «post-Lux2016» de «mi-figue, mi-raisin», Jean-Claude Bernardini (OGBL) estimait que l’accord montrerait que la sidérurgie «a un avenir au Luxembourg», même s’il aurait préféré encore plus d’investissements.

Premières embauches depuis des années

Outre la poursuite des investissements, le head of country Luxembourg d’ArcelorMittal annonçait l’accord du groupe «pour conclure une quinzaine de contrats d’apprentissage au sein du périmètre sidérurgique, au titre de l’obligation de rééquilibrage prévue en matière de préretraite-solidarité» pour les rentrées de 2017 et 2018.

À ces 15 contrats d’apprentissage de niveau supérieur pour des positions de technicien-mécatronicien et technicien-électricien, le groupe ajouterait cinq postes pour apprentis en administration.

Cela dit, Roland Bastian ne cache pas son scepticisme, car, selon lui, il sera très difficile de trouver des personnes prêtes à travailler dans l’industrie.