Christophe Gaul (Photo : Julien Becker)

Christophe Gaul (Photo : Julien Becker)

Durant les phases de lancement, de survie, de rentabilité, de croissance ou de maturité, une entreprise doit pouvoir être épaulée par des experts externes. Elle pourra ainsi se focaliser sur son cœur de métier.

Dans la majorité des cas, un jeune créateur d’entreprise se caractérise par un très haut niveau de compétence technique dans son domaine. Revers de la médaille, il manque quelquefois de con­naissances annexes – juridiques, comptables, fiscales, entre autres – indispensables à toute gestion d’entreprise. « Lors de la phase de lancement, il est donc important pour un entrepreneur de se faire seconder par un ou des conseils externes », déclare Christophe Gaul, managing director de Headstart.

Sur le terrain, les créateurs d’entreprise sont ainsi de plus en plus nombreux à se faire assister. La crise n’est pas étrangère à cette accélération de tendance, l’entrepreneur réfléchissant à deux fois avant d’investir. « Les entrepreneurs doivent voir le conseil externe comme un investissement, une plus-value pour leur société et non pas comme un énième coût », complète-t-il.

Anticiper la croissance pour ne pas la subir

Le lancement effectué, arrive rapidement la phase de survie qui, intrinsèquement, est une période d’incertitude et de peu de visibilité, même à court terme. Durant cette étape, l’entreprise est notamment confrontée à la nécessité de créer du cash flow afin de maintenir son activité et de préparer sa croissance. Mais la marge de manœuvre est souvent étroite. Il est donc important que le dirigeant, afin de maîtriser la conduite de son entreprise, s’attache à établir un monitoring régulier de sa société.

Une fois que la société génère des bénéfices dans la durée, elle peut considérer qu’il est temps de passer dans la troisième phase, celle de la rentabilité. « Une période qui peut durer ad vitam aeternam », pour certaines PME dont les dirigeants préfèrent limiter leurs ambitions et leur croissance. Les autres peuvent rentrer dans la phase de croissance. Il leur faut alors l’appui de prestataires externes pour ce qui est notamment du conseil en stratégie et développement, afin que l’entreprise opte pour la direction la plus adaptée à ses spécificités. « En effet, certaines sociétés rentrent de manière immodérée dans une phase de croissance qui, rapidement, les prend au dépourvu », constate Christophe Gaul.

Aussi, il est important d’avoir une approche proactive et d’anticiper la croissance afin de ne pas la subir, parce que cela risquerait rapidement de mettre à mal le capital humain dans un premier temps, puis, par effet boule de neige, la viabilité de l’entreprise.

Ce n’est donc qu’à travers une maîtrise de sa croissance qu’une entreprise pourra parvenir à la phase de maturité, qu’elle atteindra dès l’instant où elle aura trouvé sa place dans le marché tant au niveau de sa taille que de ses résultats et de son positionnement. Or, cette étape n’est pas un aboutissement en soi mais, plus judicieusement, un moment propice à une remise en question de ses objectifs : chercher à développer une nouvelle phase de croissance, faire une acquisition ou au contraire opter pour une cession, etc. Autant de questionnements qu’il faut préparer, utilement appuyé par les conseils d’experts externes…


Express - Christophe Gaul

- 35 ans

- Fondateur et managing director de Headstart depuis 2009
- Chief Financial Officer chez BI-Invest Advisors 2004 à 2009