Claude Haagen estime que dans sa majorité absolue à Diekirch, le LSAP a bien travaillé. (Photo: archives Maison Moderne)

Claude Haagen estime que dans sa majorité absolue à Diekirch, le LSAP a bien travaillé. (Photo: archives Maison Moderne)

Monsieur Haagen, quels étaient les grands défis et les grands changements à Diekirch au cours des six dernières années?

«Étant donné que le LSAP avait la majorité absolue, j’estime que nous avons réussi à transposer 90% de notre programme électoral. Nous avons essentiellement investi dans les infrastructures, la voirie notamment. Nous avons réalisé le projet d’un cinéma à Diekirch, nous avons restauré des immeubles, dont l’église Saint-Laurent (Dekanatskierch) ou la maison communale, nous avons avancé dans le projet urbain sur le terrain de la brasserie de Diekirch, nous avons préparé le réaménagement de la cité militaire et nous avons transféré les infrastructures sportives dans la rue Mertens.

Nous avons beaucoup travaillé les six dernières années et encore, je suis sûr d’avoir oublié certains projets. Je tiens d’ailleurs à souligner que nous avons pu réaliser tout cela sans devoir emprunter.

Vous dites ne pas avoir emprunté, mais le parti d’opposition, le CSV, dénonce le fait que le LSAP a creuse le déficit des finances publiques de la ville.

«Ah bon? Je peux juste répondre que nous avons hérité un déficit qui existait déjà avant et que nous n’avons pas fait d’emprunt supplémentaire. Le déficit budgétaire remonte surtout à la construction du complexe scolaire qui a coûté environ 50 millions d’euros. Étrangement, le CSV n’a pas voté en faveur de ce projet pour ensuite dire qu’il était d’accord.

Je ne comprends pas comment on peut parler de détérioration des finances publiques alors que nous avons investi dans des projets, notamment l’acquisition de terrains pour la construction de logements sociaux sans avoir eu à recourir à un emprunt.

À propos de logement, vous dites investir beaucoup, mais Diekirch fait partie des rares villes au Luxembourg qui ne connaissent pas d’augmentation de la population exponentielle. Selon le Statec, la population a même reculé entre 2016 et 2017...

«C’est la première fois que j’entends ça. Nous percevons l’aide financière du pacte logement, donc forcément la commune grandit constamment.

Quand j’observe les projets en cours, je vois bien que Diekirch va continuer à grandir. De manière constante, mais certes pas de manière exceptionnelle. Nous sommes en effet d’avis qu’il faut d’abord mettre en place les infrastructures sociales. Avec l’extension du quartier «Walebroch» et le projet sur les terrains de l’ancienne brasserie, je ne vois pas Diekirch ne pas grandir.

Je me demande si le Statec comptabilise également les demandeurs de protection internationale qui vivent à Diekirch ou encore au Herrenberg («Härebierg» en luxembourgeois).

Monsieur Haagen, quelle est votre vision pour Diekirch pour les prochaines années et comment la ville devrait se développer?

«Dans la continuité et dans le contexte de la «Nordstad» («ville du Nord», terme luxembourgeois pour regrouper Ettelbrück, Ingeldorf et Dierkirch, ndlr).

Un des défis sera intégrer davantage les transports en commun dans le centre-ville et d'en éloigner les véhicules. Et ce, soit avec des petits contournements ou avec des nouvelles liaisons, par exemple avec le Herrenberg.

Nous avons un projet d’une zone artisanale «Nordstad» pour accueillir des entreprises, principalement diekircheoises, au Fridhaff. Cela nous permettra d’urbaniser le centre de Diekirch en délocalisant la circulation de ces entreprises vers le Nord. Ce projet est en cours et devrait être opérationnel en 2019.

Diekirch doit s’attendre à beaucoup de changements de nature urbaine au cours des prochaines années. Cela signifie qu’il faut renforcer les infrastructures sociales: il nous faudra des crèches, des maisons relais et nous allons également devoir évoquer une entension de l’école.

Vous avez évoqué la majorité absolue du LSAP à Diekirch. C’est assez rare au Luxembourg. On régit bien seul ou est-ce qu'une coalition est envisageable?

«C’est l’électeur qui décidera. Pour ma part, j’estime que le collège échevinal LSAP a bien travaillé ensemble. Si l’électeur souhaite une coalition, nous devrons chercher et trouver un partenaire. Ce qui compte pour nous, c’est de pouvoir poursuivre notre politique dans la continuité des dernières années.

De quelle manière? Le 8 octobre nous le dira.»

Population 2016 : 6.472 (source : Statec)