La salle du Conservatoire a accueilli environ 400 personnes pour les assises culturelles. (Photo: Nader Ghavami)

La salle du Conservatoire a accueilli environ 400 personnes pour les assises culturelles. (Photo: Nader Ghavami)

Le satisfecit des uns fait écho à la déception des autres. Le travail préparatoire aux assises a permis à plus de 500 personnes de dire ce qu’elles avaient sur le cœur et d’exprimer leurs doléances. Pour les acteurs de la culture - artistes, associations, collectifs, institutions,… –, ce travail maïeutique a eu le bienfait de mettre en évidence l’ampleur du secteur, de ses besoins, de ses demandes et de ses frustrations.

Car le volumineux plan de développement culturel (que la novlangue a déjà rebaptisé en «KEP», Kulturentwicklungsplan) et ses 61 propositions ne sont finalement que le point de départ d’une démarche à moyen et long terme qui nécessite une ambition politique forte. Mettre en place une TVA culturelle, créer un Art Council, réformer le système de subventions, lancer un Institut du patrimoine… ne se feront pas du jour au lendemain.

Publiées en ligne depuis le 28 juin, ces propositions sont ouvertes aux débats, suggestions et commentaires, les acteurs culturels, ainsi que toute personne intéressée pouvant introduire leurs remarques jusqu’au 31 juillet. La version définitive du plan sera présentée fin septembre. Jo Kox n’est pas encore en vacances!

Écoutés ou entendus?

C’est probablement ce qu’il y a de plus frustrant pour le secteur culturel: ils ont été écoutés, mais ont-ils été entendus? Les tables rondes et questions de la salle tournent finalement toujours autour des mêmes questions du financement et de la valeur de la culture, de la place des artistes et de leur statut. Le Premier ministre, qui est celui de la Culture, n’est venu qu’à la clôture pour amuser la salle avec ses déboires de jeune avocat censés réconforter les artistes qui bouffent de la vache enragée.

Il a beau déclarer que «les dépenses en matière de culture constituent un investissement, et non pas une dépense», le fameux 1% du budget national consacré à la culture n’est toujours pas à l’ordre du jour. Vu le calendrier, l’actuel gouvernement ne pourra pas commencer à mettre en œuvre le plan. «C’est le début d’un processus, et la politique et tout le secteur culturel devront travailler ensemble quand il s’agit de la mise en œuvre. Il nous tient à cœur de maintenir le dialogue, et il me semble essentiel d’organiser des assises biennales, afin de veiller à ce que le plan de développement puisse porter ses fruits», a déclaré Guy Arendt, secrétaire d’État à la Culture.

«Ce n’est pas un document politique, pas un programme électoral. Si les partis sont inspirés à écrire des choses dans leur programme, c’est à eux de décider», a exprimé Jo Kox, qui a mené les consultations et la rédaction du plan. De fait, le groupe parlementaire Déi Gréng a demandé une heure d’actualité sur la culture à la Chambre des députés demain, mardi, et celui du LSAP convie la presse pour faire part de ses points de vue sur la politique culturelle.

Danielle Igniti disait, lors des assises, que «la culture est trop importante pour la laisser aux seules mains du ministère de la Culture». Voilà qu’elle pourrait devenir un thème de campagne électorale.