Head of Europe chez Liberty Specialty Markets, Kadidja Sinz affirme que la volonté ressentie au Luxembourg de «pousser l’innovation et un intérêt pour les insurtech» ont fortement encouragé sa société à faire du Grand-Duché son siège européen. (Photo: Nader Ghavami)

Head of Europe chez Liberty Specialty Markets, Kadidja Sinz affirme que la volonté ressentie au Luxembourg de «pousser l’innovation et un intérêt pour les insurtech» ont fortement encouragé sa société à faire du Grand-Duché son siège européen. (Photo: Nader Ghavami)

Pour sa cinquième édition qui s’est tenue ce jeudi à l’European Convention Center de Luxembourg, l’Aca Insurance Day a bénéficié d’un contexte particulièrement favorable. Le secteur se porte bien, avec une croissance enregistrée en assurance-vie de 16,73% au cours du troisième trimestre, mais avec, aussi, une Place qui montre un réel pouvoir d’attraction des compagnies basées à Londres dans le cadre du Brexit. Depuis le début de cette année, neuf acteurs anglo-saxons et japonais ont en effet annoncé leur arrivée.

Des raisons de se réjouir pour la présidente de l’Association des compagnies d’assurances (Aca), Marie-Hélène Massard, mais qui ne l’ont pas empêchée de fixer les points d’attention pour l’avenir. «L’assurance luxembourgeoise restera une Place internationale de choix pour servir le client de demain si elle parvient à attirer tous les talents dont elle a besoin, si les capacités du régulateur évoluent avec le marché et si elle sait tirer avantage de la digitalisation, notamment en intégrant les start-up dans l’écosystème.»

Adapter les couvertures

Vaste programme. Mais la présidente, qui finira son mandat de deux ans en mars 2018, met encore le doigt sur un défi plus profond: l’évolution des modes de consommation que l’assurance doit accompagner. «Les nouvelles générations privilégient l’usage de biens, plus que la possession de ces biens», expose-t-elle. «Ce phénomène s’illustre parfaitement par l’essor du carsharing que l’assurance accompagne en adaptant ses couvertures.»

Mais, interroge la CEO d’AXA Luxembourg, qu’en sera-t-il de la couverture et de la responsabilité dans le cas de voitures autonomes? «L’évolution de la nature du risque est telle que nous sommes amenés non pas simplement à étendre nos couvertures, mais à les repenser totalement.»

Absent pour des raisons d’agenda international, le ministre des Finances, Pierre Gramegna, est quand même intervenu dans une vidéo à travers laquelle il s’est félicité du travail effectué par le Commissariat aux assurances dans le cadre du Brexit. «Il a su se montrer réactif et proactif par rapport aux compagnies qui envisageaient de s’implanter chez nous», a-t-il noté.

<blockquote class="twitter-tweet" data-lang="fr"><p lang="en" dir="ltr"><a href="https://twitter.com/hashtag/ACAID2017?src=hash&amp;ref_src=twsrc%5Etfw">#ACAID2017</a>: Unfortunately, I can&#39;t attend live, but I have recorded an interview with Marc Hengen yesterday, discussing the challenges and opportunities for the <a href="https://twitter.com/hashtag/Insurance?src=hash&amp;ref_src=twsrc%5Etfw">#Insurance</a> industry in the years to come. Greetings from Brussels to Kirchberg ! <a href="https://twitter.com/ACAluxembourg?ref_src=twsrc%5Etfw">@ACAluxembourg</a> <a href="https://twitter.com/LuxFinance?ref_src=twsrc%5Etfw">@LuxFinance</a> <a href="https://t.co/GNcxVfuGTz">pic.twitter.com/GNcxVfuGTz</a></p>&mdash; Pierre Gramegna (@pierregramegna) <a href="https://twitter.com/pierregramegna/status/933757054010789888?ref_src=twsrc%5Etfw">23 novembre 2017</a></blockquote>
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Les flux liés au retrait britannique de l’Union européenne ont donc clairement commencé à poser leurs effets et, pour en parler, l’Aca a fait appel à une représentante de ces acteurs afin d’expliquer son choix.

Un processus lourd qui a impliqué une cinquantaine de personnes.

Kadidja Sinz, head of Europe chez Liberty Specialty Markets

Head of Europe chez Liberty Specialty Markets, Kadidja Sinz a exposé les raisons qui ont poussé son employeur américain à choisir Luxembourg pour travailler sous passeport européen. «Ce fut un processus assez lourd», explique-t-elle, «qui a impliqué une cinquantaine de personnes à temps plein. De nombreuses villes étaient en compétition et, pour toutes, nous avons relevé les avantages et inconvénients. Nous avons dressé une première short list de cinq villes, réduite ensuite à deux, pour finalement choisir Luxembourg.»

Si la capitale grand-ducale a finalement été retenue, c’est notamment parce que le régulateur des assurances, le Commissariat aux assurances, se concentre uniquement sur ce secteur. «Nous avons aussi ressenti une volonté de pousser l’innovation et un intérêt pour les insurtech», a expliqué madame Sinz face à un auditoire de quelque 700 personnes. Enfin, cerise sur le gâteau, elle pointe le fait que toutes les démarches aient pu se faire en anglais. «Ça a vraiment été un avantage pour nous et ça nous a beaucoup aidés.»