Romain Wolff lors de l’action de protestation du 27 novembre. (Photo : Nader Ghavami)

Romain Wolff lors de l’action de protestation du 27 novembre. (Photo : Nader Ghavami)

L’ultimatum lancé par la Confédération générale de la fonction publique en novembre - et relancé en janvier - a porté certains fruits. Ce mardi, tous les partis politiques avaient en effet répondu à une demande de prise de position par rapport aux revendications de la CGFP.

Lors d’une conférence de presse ce mardi, les représentants de la CGFP n’étaient que peu satisfaits des réponses du CSV, du LSAP et de Déi Gréng, qui proposent des réunions pour discuter des revendications. En revanche, ils se réjouissaient d’une «réponse détaillée»du DP.

Une position que les libéraux partageaient d’ailleurs plus tard dans l’après-midi: alors que la présidente du parti, la ministre Corinne Cahen, avait déclaré le 24 janvier que son parti serait en faveur d’une réduction de la période de stage des fonctionnaires de trois à une année, son parti déclare désormais être en faveur d’une «réduction substantielle» de la période.

Adaptations «sur mesure»

La première formulation du DP n’avait en effet pas fait l’unanimité. Le président de la CGFP, Romain Wolff, reconnaissait également ce mardi que réduire la période de manière générale à un an ne serait pas envisageable, compte tenu de la diversité des différents métiers dans la fonction publique: «Venant moi-même de l’Administration des contributions directes, je sais très bien qu’une année de stage, ça ne suffit pas.»

Cela dit, la CGFP «salue» formellement la proposition du DP, qui outre la réduction de la période de stage propose de «revoir le contenu du stage» et d’instaurer une formation continue tout au long de la carrière «sur mesure, donc adaptée aux besoins concrets des candidats, tout en tenant compte de leurs compétences individuelles».

En effet, les libéraux estiment que le stage actuel ne fonctionne pas. D’une part la formation devrait prendre en considération la transformation digitale et l’évolution permanente de l’environnement de travail, et d’autre part la fonction publique devrait être attractive afin de remédier à une pénurie d’effectifs. La CGFP se disait d’ailleurs toujours «sceptique» pour ce qui est de l’idée du ministre de la Fonction publique, Dan Kersch (LSAP), d’ouvrir davantage la fonction publique aux non-Luxembourgeois.

Négociations, maintenant

Malgré cette approche – pour le moins conciliante – du DP, une réduction de la période de stage ne suffit pas à la CGFP et ce n’est pas pour autant qu’elle accepterait des concessions en ce qui concerne sa revendication de «supprimer, et ce dans sa totalité» le régime de salaires réduits à 80%, 80% et 90% pour les trois années de stage respectives.

«Je comprends le principe qu’en réduisant le stage déjà à un an ou deux ans, on supprimerait une des années 80 ou 90, mais ce n’est pas la solution», expliquait Romain Wolff.

Outre une rémunération à 100% pendant une période de stage réduite à deux années, la CGFP réclame la transposition rapide de l’accord salarial de décembre 2016 sur laquelle le Conseil d’État se penche actuellement, la mise en œuvre du compte épargne-temps, le traitement fiscal des couples divorcés identique à celui des couples mariés et, surtout, elle réclame que des négociations débutent avant les élections du 14 octobre.

La balle est dans le camp du gouvernement.

Romain Wolff, président de la CGFP

Tandis que les partis sont donc en train de se positionner et de préparer leurs programmes électoraux, Romain Wolff se demandait pourquoi il n’avait pas encore reçu de réponse du ministre d’État, Xavier Bettel (DP), alors que ce dernier aurait assuré qu’il répondrait dans les délais.

La Confédération générale de la fonction publique estime en effet qu’il ne servirait à rien de «laisser passer le temps», car le gouvernement actuel est encore en fonction pendant sept mois. L’avantage de commencer des négociations maintenant serait que le prochain gouvernement, peu importe la constellation, ait déjà «quelque chose sur quoi se baser».

La balle serait désormais dans le camp du gouvernement, déclarait Romain Wolff. Faute de positions claires lors de réunions avec le CSV, le LSAP et Déi Gréng, mais surtout de la part du gouvernement, la CGFP juge que des actions syndicales pourraient être décidées lors de la prochaine réunion du comité le 28 février.

Il rassurait sur le fait que «nous sommes les derniers à oser dire ‘grève’, car c’est la toute, toute dernière option. Mais si nous n’avons pas de réponse du gouvernement d’ici le 28, alors le comité décidera en toute liberté dans quelle direction il faudra aller.»