Mario Draghi estime que l’inflation est désormais à un niveau satisfaisant. (Photo: Licence C. C.)

Mario Draghi estime que l’inflation est désormais à un niveau satisfaisant. (Photo: Licence C. C.)

Lors de sa réunion des gouverneurs, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé qu’elle arrêtera à la fin de cette année son programme de rachat d’obligations sur les marchés financiers.

La démarche se fera de manière progressive. De 30 milliards d’euros actuellement, les rachats de dettes passeront à 15 milliards entre octobre et décembre. Puis, précise la BCE, ils seront définitivement arrêtés, pour autant que les données confirment bien la progression de l’inflation dans la zone euro.

Le programme avait été initié au début de l’année 2015 et était d’abord prévu pour 18 mois. Mais il a dû être prolongé, l’inflation refusant de remonter vers la barre des 2%, ce qui est le premier objectif de la BCE. Aujourd’hui, elle est de 1,9% pour la moyenne de la zone euro. Pour l’ensemble de l’année, elle prévoit un taux moyen d’inflation de 1,7% contre 1,4% en mars.

2.400 milliards d’euros

Le programme avait déjà été réduit à plusieurs reprises. Fixé au début à 80 milliards d’euros par mois, il est passé à 60 milliards fin 2016 et à 30 milliards en janvier de cette année. Actuellement, ce programme de «quantitative easing» (QE) a permis à la BCE d’injecter 2.400 milliards d’euros de liquidités sur les marchés.

En même temps que cette décision, l’institution de Francfort a aussi précisé qu’elle ne remonterait pas ses principaux taux directeurs avant la fin de l’été 2019 et les maintiendrait au niveau actuel «aussi longtemps que nécessaire» pour faire en sorte que l’évolution de l’inflation reste conforme à son objectif.

Les taux des banques devraient donc rester à des niveaux très faibles et celles-ci devront toujours payer pour faire garder leurs liquidités par la BCE. Ce taux reste en effet négatif et s’élève à -0,4%.

Les indicateurs sont un peu plus faibles aujourd’hui.

Mario Draghi, président de la BCE

Au cours de sa conférence de presse, le président Mario Draghi a estimé que la croissance en zone euro devrait être de 2,1% en 2018 (contre une prévision de 2,4% en mars dernier), 1,9% en 2019 et 1,7% en 2020.

Draghi admet que «les indicateurs sont un peu plus faibles aujourd’hui», mais reste confiant dans l’idée d’une croissance solide et de longue durée.

Mercredi, par contre, la Fed avait annoncé la deuxième hausse des taux de l’année aux États-Unis. Ils grimpent à nouveau d’un quart de pour cent – dans une fourchette entre 1,75% et 2%. Deux nouvelles hausses sont encore attendues en 2018.