Jean-Luc Rippinger, le CEO et cofondateur de Kussbus, devant l’un des sept Kussbus déployés pour tester avec PwC ce tout nouveau service de mobilité. (Photo: DR)

Jean-Luc Rippinger, le CEO et cofondateur de Kussbus, devant l’un des sept Kussbus déployés pour tester avec PwC ce tout nouveau service de mobilité. (Photo: DR)

«Ça fonctionne énormément bien», indique Jean-Luc Rippinger, le CEO et cofondateur de Kussbus, un sourire de satisfaction aux lèvres. Entre lundi et mercredi, sept bus de 19 places relookés aux couleurs de sa petite entreprise ont relié différents quartiers de Luxembourg-ville au siège de PwC, à la Cloche d’Or.

Ce test grandeur nature, auquel ont participé une vingtaine d’employés volontaires du cabinet, a été un premier baptême pour cette solution innovante de mobilité, qui mêle covoiturage et transport en commun. Un concept d’ailleurs récompensé le mois dernier par le grand prix du forum Mind & Market Luxembourg.

Nous allons revoir le positionnement des boutons sur l’application.

Jean-Luc Rippinger, CEO et cofondateur de Kussbus

«Nous avions clairement besoin d’avoir un premier feed-back concret de l’ensemble des utilisateurs», détaille Jean-Luc Rippinger. «Cela va nous permettre, par exemple, de revoir le positionnement des boutons sur l’interface destinée au chauffeur pour une meilleure commodité.»

La flexibilité comme accroche

Initialement, ce test aurait dû se faire depuis Thionville, mais les pouvoirs publics français n’ont pas encore donné les autorisations nécessaires à la start-up.

Kussbus est un service de taxi en commun. La jeune pousse, créée en août 2016 et qui a levé au mois de juillet plus d’un million d’euros, a développé un algorithme qui permet de calculer le trajet d’un bus quasiment en temps réel et de définir des arrêts virtuels en fonction des besoins de ses utilisateurs.

L’entreprise a passé un partenariat avec le transporteur Voyages Emile Weber pour la mise à disposition de 16 bus de 19 places qui circuleront de 7h à 9h et de 16h à 20h depuis Luxembourg-ville et la région de Thionville vers les quartiers de Kirchberg et de la Cloche d’Or. La solution devrait progressivement être étendue à la Belgique et l’Allemagne.

«L’un des principes fondamentaux sur lequel nous avons basé notre concept est celui de la flexibilité», précise Jean-Luc Rippinger. «On peut anticiper ses déplacements le matin pour aller au travail, mais il est difficile de prévoir l’heure exacte à laquelle on finira sa journée. Or notre application permet d’annuler son trajet à la dernière minute et de le reprogrammer, sans coût additionnel.»

Un seuil critique à atteindre

PwC suit le développement de Kussbus depuis deux ans déjà. Il était donc tout naturel pour la société de participer à ce premier test grandeur nature. «Nous sommes toujours à l’affût de nouvelles solutions de mobilité pour nos salariés», explique Marie Gauthier, coordinatrice de projets chez le Big Four. «Cette nouvelle offre pourrait s’inscrire comme une alternative complémentaire à ce que nous proposons déjà, à savoir le cofinancement des transports en commun, une flotte de voitures partagées et une application interne de covoiturage.»

Et Kussbus compte bien venir profiter de l’évolution des comportements des salariés de l’entreprise pour s’imposer dans ce catalogue de la mobilité. En effet, si environ 80% d’entre eux choisissaient la voiture pour se rendre au travail en 2011, ils ne sont plus aujourd’hui que 60%.

Si ça marche au Luxembourg, nous irons dans d’autres villes européennes.

Jean-Luc Rippinger, CEO et cofondateur de Kussbus

Des questionnaires et des entretiens individuels avec les testeurs doivent encore confirmer les premiers retours, mais tout laisse à penser que PwC sera le premier client de Kussbus. Ce n’est pas pour cela que Jean-Luc Rippinger et ses équipes ne démarchent pas d’autres gros employeurs luxembourgeois pour atteindre un seuil critique d’utilisateurs qui leur permettra de rentabiliser leur application.

«Et si ça marche au Luxembourg, nous voulons nous développer rapidement dans d’autres villes européennes qui connaissent les mêmes problématiques», conclut le jeune CEO.