Les tensions entre Viktor Orbán et Jean-Claude Juncker sont montées d’un cran suite à l’idée du Premier ministre hongrois de rétablir la peine de mort. (Photo: Licence C.C.)

Les tensions entre Viktor Orbán et Jean-Claude Juncker sont montées d’un cran suite à l’idée du Premier ministre hongrois de rétablir la peine de mort. (Photo: Licence C.C.)

Le régime fort mis en place par Viktor Orbán en Hongrie depuis 2010 n’est pas du goût de Bruxelles. Et Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, ne s’est pas privé de le lui rappeler lors du dernier Conseil européen, à Riga. Mais après la petite phrase qui a fait le bonheur des internautes et des médias, les choses semblent être passées à un tout autre niveau.

Dans une interview accordée au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, Jean-Claude Juncker met sévèrement en garde le gouvernement hongrois, qui envisage de rétablir la peine de mort. «Celui qui introduit la peine de mort n’a pas sa place dans l’Union européenne», assure le Luxembourgeois, qui précise qu’une telle mesure serait «une raison de divorce». Comprenez que la Hongrie pourrait, selon Jean-Claude Juncker, être exclue de l’UE en cas d’adoption de cette mesure, car interdite dans les traités européens.

Ce nouveau regain de tensions entre Budapest et Bruxelles intervient après que Viktor Orbán a déclaré que «la peine de mort était à l’ordre du jour» à la suite du meurtre d’un commerçant hongrois au cours d’un braquage, en avril dernier. Ayant aboli cette mesure en 1990, à la chute du bloc soviétique, la Hongrie a ratifié en novembre 1992 la Convention de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales du Conseil de l’Europe. Un préalable à son entrée au sein de l’UE qui a été effective au 1er janvier 2004.

Sur le continent européen, seules la Biélorussie et la Russie possèdent encore une législation permettant l’application de la peine de mort. Mais Moscou, depuis 1996 et son entrée au sein du Conseil de l’Europe, applique un moratoire sur la question.