Luc Rasschaert semble satisfait du bilan annuel de la société qu'il dirige depuis une centaine de jours. (Photo: Luc Deflorenne)

Luc Rasschaert semble satisfait du bilan annuel de la société qu'il dirige depuis une centaine de jours. (Photo: Luc Deflorenne)

100 jours après son arrivée, Luc Rasschaert, le CEO de Iwi (International Wealth Insurer) a trouvé ses marques et se sent bien au Luxembourg. À l’heure du bilan 2014, le dirigeant de l’entité se montre même satisfait des chiffres.

Employant 75 personnes, la société enregistre au 31 décembre 2014 un bénéfice de 19,9 millions d’euros, avec une progression des primes de 14% par rapport à 2013 et un chiffre d’affaires à 389 millions d’euros, un ratio de solvabilité de 211% et des fonds propres de 61,4 millions. Les coûts ont pour leur part été réduits de 4 millions.

Approche prudente

Des signaux au vert perçus comme la validation d’une stratégie entamée en 2012. Sortie du giron Dexia, l’ancienne joint-venture de la Bil (qui reste actionnaire à une hauteur symbolique de 0,0005%), a en effet été rebaptisée il y a trois ans par le nom qu’on lui connaît désormais. Elle est passée sous le giron de Belfius dans la foulée du démantèlement du groupe bancaire et a pris le virage du haut de gamme pour s’adresser à une clientèle internationale fortunée.

«Nous ne voulons pas être le plus grand ni sur le plus grand nombre de marchés», prévient Luc Rasschaert. Préférant une démarche prudente vis-à-vis des produits proposés par l’intermédiaire de distributeurs-partenaires, celui qui était déjà administrateur de l’entité depuis 2008 voit dans l’actionnariat de la banque belge Belfius – détenue par l’État voisin – un argument de stabilité vis-à-vis des clients et prospects. 

Un nouveau marché par trimestre

La stratégie déployée, les transformations internes amorcées, place à la conquête de nouveaux marchés qui viendront s’ajouter au Luxembourg, à la Belgique, l’Italie, le Royaume-Uni, la France et la Suisse pour les résidents internationaux.

«Nous sommes depuis peu le seul acteur étranger à proposer une solution en respect avec la réglementation locale pour les résidents israéliens et nous allons bientôt ouvrir le marché brésilien», ajoute Luc Rasschaert.

Une autre destination est aussi dans le «pipeline» en Amérique latine, sans précision à ce stade. Le rythme d’implantation via des partenaires locaux proposant leurs produits s’effectuera à raison d’un par trimestre durant 2015. Iwi poursuivra en parallèle son adaptation interne, tant sur le plan des processus, des flux d’information que de sa gestion informatique pour correspondre aux attentes haut de gamme d’une clientèle qui l’est tout autant et gagner en agilité.

Le comité de direction a aussi été redessiné avec, outre Luc Rasschaert, la nomination de Benoît Felten – déjà membre du comité de direction depuis 2011 – en tant que deputy CEO, qui a été actée en janvier dernier. Raphaël Warland complète le trio de coordination de la société.

«Orchestrateur de compétences»

D’un «private insurance center» à un «orchestrateur de compétences», l’assureur privé entend aussi susciter l’esprit d’adaptation permanente auprès de ses équipes et de ses partenaires. Une vision partagée pour l’avenir de la Place.

«Le secteur doit être créatif est encore plus s’adapter pour le futur», ajoute Luc Rasschaert. «Nous devons aussi communiquer sur ce que l’on fait, en être fiers.»

Si Solvency II est davantage considéré – malgré les coûts inhérents – comme un projet de transformation, l’assureur reste en revanche prudent quant aux réglementations nationales en projet ou en cours d’élaboration qui pourraient égratigner les principes d’un marché de l’assurance unique. Et remettre en cause d’une manière ou d’une autre le principe de la Libre prestation de services (LSP), cœur du modèle d’affaires d’Iwi.

Une entreprise qui reflète finalement l’ambition de la Place: se distinguer par des compétences et des solutions adaptées à une clientèle internationale. Pourvu que les règles du jeu restent suffisamment ouvertes et stables.