Un projet du Fonds du logement à Colmar Berg. (Illustration: FDL)

Un projet du Fonds du logement à Colmar Berg. (Illustration: FDL)

Jeannot Waringo, le directeur de l’Inspection générale des Finances a démissionné de son mandat de membre du comité directeur du Fonds du Logement, alors même que l’ancien ministre du Logement, Marco Schank, CSV, avait renouvelé son poste (en même temps que celui du président Daniel Miltgen) le 18 octobre dernier, deux jours avant le scrutin anticipé qui a finalement balayé le CSV du gouvernement.

Le Journal officiel de ce jeudi 11 septembre mentionne le remplacement de Jeannot Waringo par Raymond Bausch, inspecteur des finances 1er en rang. Ce départ intervient alors que l’heure de la retraite arrive pour l’homme fort du ministère des Finances, qui siège depuis des lustres au comité directeur du Fonds du logement (FDL) et de ce fait assume une part de responsabilité dans le très faible rendement, comparé aux moyens budgétaires substantiels (dotations, aides étatiques, etc.) qui ont été mis à sa disposition, du promoteur public à servir sur le marché une offre suffisante de logements sociaux, ce pour quoi il a été créé.

«Monsieur Waringo a tout simplement démissionné pour des raisons qui lui appartiennent», a fait savoir à la rédaction de paperJam.lu, Diane Dupont, première conseillère de gouvernement au Logement, dans une langue de bois qui n'a pas son pareil. 

Toujours pas d’audit du FDL

Le programme du gouvernement Bettel prévoit une réforme du FDL pour adapter son fonctionnement et son rendement, ce qui passe par un audit, qui n'a toujours pas été commandé, selon les informations communiquées par le ministère du Logement à paperJam.lu. «Aucun audit n'a jusqu'à présent été mandaté», a souligné Diane Dupont.

Les priorités des agents du ministère sont sans doute ailleurs, dans la mise en place du plan sectoriel logement.

En attendant, le rapport annuel 2013 du FDL se fait toujours attendre. Il permettrait sans doute de mieux comprendre certains chiffres sur ses activités et surtout ses performances l'année dernière. En juillet dernier, la ministre du Logement, Maggy Nagel, DP, à la demande du député ADR Gast Gibéryen, en avait livré certains éléments, sans pour autant lever toutes les questions. La hausse continue des prix de l'immobilier résidentiel à proximité de la capitale et le mouvement d’exode des Luxembourgeois, en quête de logements à des prix abordables, qui se poursuit de plus belle vers les régions frontalières, rendent plus que jamais nécessaire la communication sur les activités du Fonds du logement et l'usage qui est fait des deniers publics. 

La réponse de la ministre du Logement Maggy Nagel, le 24 juillet dernier, renseignant sur le parc de logements du Fonds, n'avait donc pas permis de lever toutes les questions sur la légitimité et l'efficacité de l'action du FDL et de son parc de 3.489 logements construits et/ou achetés entre 1990 et 2012.

Un parc de logements qui se serait agrandi entre 2012 et 2013 de 437 unités (logements locatifs et en vente confondus). Le chiffre interpelle par son importance, car entre 1990 et 2012, ce parc n’avait jamais progressé de plus de 100 unités par an, à l’exception notable de 2002, où plus de 250 unités furent «produites». S'agit-il vraiment de logements sociaux?

Car toute la question est en fait de savoir ce que recouvre la notion de logement social... ce qui fait toujours défaut dans les textes légaux au Luxembourg.

En tout cas, le jeune député LSAP, Yves Cruchten, a demandé le 8 septembre dernier dans une question parlementaire à Maggy Nagel de lui fournir un inventaire précis du patrimoine foncier du FDL ainsi que le potentiel de logements constructibles sur ces surfaces et de lui dire quelle est la durée moyenne s’écoulant entre l’acquisition d’un terrain à bâtir et l’achèvement des travaux de construction.