Alain Kinsch : « Les entreprises engagent moins de personnel, si elles savent qu’elles auront du mal à s’en séparer. (Photo : Olivier Minaire / archives)

Alain Kinsch : « Les entreprises engagent moins de personnel, si elles savent qu’elles auront du mal à s’en séparer. (Photo : Olivier Minaire / archives)

Le cabinet luxembourgeois compte recruter plus de 200 nouveaux collaborateurs au cours de cette année fiscale. Mais Alain Kinsch, le Managing partner, juge le droit du travail luxembourgeois trop rigide.

À l’occasion de la publication de ses résultats annuels (au 30 juin 2012), Ernst & Young a beaucoup insisté sur l’importance des ressources humaines, dans les performances de l’entreprise.

Au Luxembourg, le cabinet d’audit et de conseil a enregistré un chiffre d’affaires de 131,7 millions d’euros, soit une croissance de 5,4 %, par rapport à l’exercice précédent.

Une croissance à mettre notamment à l’actif du département fiscal (+10,9 %) et des activités de conseil (+13,7 %), alors que le département audit, qui avait bien progressé les deux années précédentes, enregistre un léger tassement (+1,4 % seulement).

« Cette année encore, au 1er septembre, 150 nouveaux collaborateurs ont rejoint Ernst & Young Luxembourg, ce qui représente un niveau très élevé, le deuxième plus important de l’histoire du cabinet luxembourgeois, notamment dans un contexte économique actuel difficile », a expliqué Alain Kinsch, Managing partner de Ernst & Young Luxembourg. Celui-ci emploie désormais plus de 1.000 personnes, de 48 nationalités différentes.

Record battu en 2011

Le précédent record date de l’année précédente, avec 160 nouvelles embauches, à la rentrée 2011.

Sur l’ensemble de l’exercice fiscal, E&Y Luxembourg compte recruter un total de 200 personnes, en comptant les jeunes diplômés et les collaborateurs expérimentés. Le cabinet ouvre aussi un bureau à Hong Kong, et un autre à Doha, pour poursuivre l'étendue de leurs activités internationales.

« Nous avons également pour ambition de continuer à investir dans la formation de nos collaborateurs, la restructuration complète de notre unité d’apprentissage, pour continuer à accroître notre taux de rétention », ajoute Olivier Lemaire, associé en charges des ressources humaines pour le Luxembourg.

Selon lui, ce taux de rétention du personnel est passé, cette année, de 65% à 80%.

Néanmoins, Ernst & Young souhaiterait également que le droit du travail luxembourgeois soit réformé et assoupli, pour pouvoir mieux faire face aux aléas conjoncturels. « Il faut que les contrats de travail luxembourgeois soient adaptés aux véritables besoins de l’entreprise. Cela permettrait de fluidifier le marché du travail », recommande Alain Kinsch.

« Les entreprises ont tendance à engager moins de personnel, si elles savent qu’elles auront du mal à s’en séparer par la suite, en cas de besoin ou de ralentissement économique », poursuit-il.