Les pronostics sont ouverts à l’approche du scrutin du 14 octobre. (Photo: Nader Ghavami)

Les pronostics sont ouverts à l’approche du scrutin du 14 octobre. (Photo: Nader Ghavami)

2013-2018. Pour la première fois de son histoire, le Luxembourg a vécu sous un gouvernement tripartite. Cinq ans plus tard, place au bilan et, surtout, aux promesses. À leur arrivée au pouvoir, DP, LSAP et Déi Gréng avaient martelé leur volonté originelle «d’ouvrir grand les fenêtres» d’un sérail dominé par un parti, le CSV, et sa figure tutélaire nommée Juncker.

«Moderniser le pays» figurait en tête de l’accord de coalition signé par les partenaires aux pedigrees a priori peu conciliables. L’exécutif a parfois trébuché sur des changements annoncés comme la fameuse révolution copernicienne budgétaire, mais passé l’échec du référendum, le gouvernement aura eu le mérite d’insuffler d’importantes réformes sociétales, ainsi qu’une approche volontariste sur les plans économique et infrastructurel. En accélérant le tempo, Digital Lëtzebuerg, Rifkin et Spaceresources.lu d’une part, le tram sur les rails d’autre part, sont des jalons pour le futur du pays qui ne devra pas se limiter aux faux débats entourant la croissance et l’identité.

Le Luxembourg devra «rester ce qu’il est», sans pour autant rester «où il est» selon une formule chère au Premier ministre, Xavier Bettel. Signe positif à cet égard, un des prétendants à l’Hôtel de Bourgogne, Claude Wiseler (CSV), conçoit la politique luxembourgeoise sous le prisme de la continuité. Son parti espère boucler sa cure d’opposition qui n’a pas été marquée par de grandes propositions à la Chambre, malgré ses 23 députés et une expérience gouvernementale de longue date. 

À l’approche du scrutin du 14 octobre, les pronostics sont ouverts. Un retour évident du CSV au pouvoir? Avec quel partenaire? Une nouvelle coalition tripartie? La formation du gouvernement sortant a eu au moins le mérite de rebattre les cartes. Au moment du dépouillement, le choix de l’électeur devra être respecté et le projet primer à un moment où le Luxembourg est menacé par un retour au «conservatisme», voire au repli sur soi, relayé par l’ADR et Wee2050. Des réponses à chaque forme de crainte exprimée au travers de ces phénomènes existent, mais elles doivent éviter l’écueil du simplisme et de la stigmatisation – fût-elle feutrée – d’une partie de la population contre une autre. 

Le Luxembourg mérite mieux, et surtout une vision ambitieuse pour son avenir, car le pays a les cartes en main pour pérenniser ses succès. Aux prochains responsables d’actionner les bons leviers.

Pour ce numéro spécial législatives 2018, Paperjam a rencontré quatre têtes de liste des principales formations politiques afin d’évoquer leurs priorités: Xavier Bettel pour le DP, Claude Wiseler pour le CSV, Étienne Schneider pour le LSAP et François Bausch pour Déi Gréng. La parole a aussi été donnée à l’ADR, à Déi Lénk et au Piratepartei.