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Yohann Niddam pointe les progrès de l’assurance-vie luxembourgeoise au niveau de la qualité des services. 

Le modèle de l’assurance-vie luxembourgeoise reste très apprécié et devrait continuer à croître au cours des prochaines années. Un vent d’optimisme d’autant plus rafraîchissant qu’il ne vient pas de la Place grand-ducale. Il y a deux ans, le cabinet français en conseils financiers Périclès avait mené une première enquête sur le sujet. Avec, déjà, de bons résultats pour le produit luxembourgeois. «Deux ans plus tard, 80% des personnes interrogées pensent que l’assurance-vie luxembourgeoise connaîtra une évolution positive», observe Yohann Niddam, associé chez Périclès Group et responsable du bureau luxembourgeois.

Pour mesurer son intérêt, Périclès a sondé un panel de banquiers privés. «Nous avons interrogé des acteurs français, italiens et suisses, trois marchés particulièrement dynamiques par

rapport à l’assurance-vie luxembourgeoise», expliquent Jean-Baptiste Pleynet et Julian Andrieux, responsables de l’enquête. En France, la part des sondés qui s’attendent à une progression atteint même 92%. D’où vient cet attrait? Trois points sont mis en exergue par les banquiers interrogés: la gestion de la mobilité, l’offre financière et la neutralité fiscale. «On ne parle plus de paradis fiscal, pointe Yohann Niddam. La neutralité fiscale entend que le Luxembourg se contente d’appliquer la fiscalité du pays de résidence du client. Quant à la mobilité, ce qui est mis en avant c’est que l’assurance luxembourgeoise offre des facilités pour les gens qui déménagent d’un pays à l’autre. Le contrat sera adapté selon la nouvelle législation. Ce qui ne se ferait sans doute pas dans un autre pays.»

D’une enquête à l’autre, les résultats montrent une évolution de l’appréciation de la qualité du service, un des points faibles mis en exergue en décembre 2015. «Les banquiers privés interrogés ciblaient en premier lieu le respect des délais dans la complétude des dossiers, poursuit Jean-Baptiste Pleynet. Aujourd’hui, ce n’est plus jugé comme un point critique.» Mais lors de la première enquête, l’Europe sortant péniblement de la crise de l’Euro et de l’épineuse question grecque, les premières exigences des banquiers portaient en premier lieu sur la sécurité. Aujourd’hui, ils attendent un niveau de qualité de services, mais aimeraient aussi pouvoir éviter les lourdeurs administratives. Ce qui n’est pas, spécifiquement, un problème luxembourgeois. «Les processus de souscription d’une assurance deviennent de plus en plus complexes. Les banquiers espèrent donc une adoption des outils digitaux par les assureurs afin de rendre la démarche plus fluide», commente Yohann Niddam.

Et à ce sujet, l’enquête met en évidence un certain retard de la part des assureurs, comme elle l’avait déjà fait il y a deux ans. La première demande vise des données à jour des souscripteurs et la digitalisation totale des opérations de souscription. La plupart y travaillent. Mais pas assez vite au goût des banquiers privés, pas réputés pourtant pour être des gens très pressés.