Marc Fleschen: «En venant de Dubaï, il était important de trouver un écosystème qui offre une ouverture internationale et qui soit neutre.» (Photo: Maison Moderne)

Marc Fleschen: «En venant de Dubaï, il était important de trouver un écosystème qui offre une ouverture internationale et qui soit neutre.» (Photo: Maison Moderne)

En 2015, alors qu’il habite à Dubaï, Marc Fleschen bricole des circuits imprimés avec son fer à souder dans son appartement. Le jeune entrepreneur français, qui dirige alors une société de conseil dans la gestion immobilière, a le virus de l’électronique et cherche à mettre au point une technologie révolutionnaire: le lifi.

Avec l’aide du chercheur français Cédric Mayer, il fonde en février 2016 la start-up Zero.1 et lance l’un des premiers modems permettant de transformer les fréquences lumineuses en vecteurs de données. À l’époque, ils sont quatre dans le monde à être en concurrence sur cette technologie. Il y a le géant Philips et deux autres start-up, l’une basée en Écosse et l’autre aux États-Unis. 

Mais le système reposant sur un modem qui s’adapte à tout type de LED mis au point par Marc Fleschen a l’avantage d’être compatible avec n’importe quel smartphone disposant d’une caméra et n’importe quel ordinateur grâce à une clé USB. Un avantage concurrentiel de taille pour un marché mondial encore relativement vierge.

Marc Fleschen en a bien conscience et, à partir de 2017, il cherche à rapatrier sa start-up en Europe pour se développer. PwC Luxembourg l’a déjà repérée et lui propose de l’accélérer depuis le Grand-Duché. «En venant de Dubaï, il était important de trouver un écosystème qui offre une ouverture internationale et qui soit neutre, indique Marc Fleschen. Nous ne voulions pas nous enfermer dans un environnement franco-français.» En 2018, Zero.1 trouve une place au Luxembourg-City Incubator et transfère son siège au Luxembourg.

Une association internationale

Mais au bureau, Marc Fleschen y est rarement. Il sillonne le monde entier pour rencontrer prospects et partenaires. Et son produit séduit. Le lifi de Zero.1 est déjà commercialisé en France par Orange et en Espagne par Telefónica. Un partenariat avec le géant chinois de l’informatique Lenovo a également été signé. Pour faire face à la demande grandissante, la start-up a ouvert une unité de production en Normandie, où l’ensemble de ses modems sont assemblés.

Une croissance fulgurante, qu’il s’agit toutefois de maîtriser. «Nous n’avons pas le droit à l’erreur, car notre échec serait directement lié à cette nouvelle technologie et risquerait de la décrédibiliser», note Marc Fleschen. Une réflexion qui préoccupe également ses concurrents. Les pionniers du lifi ont en effet décidé de se réunir sous la forme d’une association internationale, qui doit encore être créée, pour définir des normes autour de cette nouvelle technologie.

Plusieurs grands groupes de l’électronique s’impliquent également activement, tels Nokia et Orange. Marc Fleschen milite pour que la structure soit basée au Luxembourg.

Au cœur de la stratégie 5G

Pour ancrer encore un peu plus sa présence au Grand-Duché, Zero.1 prévoit maintenant d’y ouvrir un centre de recherche et de développement. L’équipe de la start-up, qui se compose à l’heure actuelle de 12 personnes, devrait donc s’agrandir dans les mois à venir. «Nous avons comme plan d’embaucher quatre personnes cette année.

Nous discutons aussi avec le SnT, car il y a encore énormément de recherche fondamentale à faire», précise Marc Fleschen. En parallèle, Zero.1 a été impliquée dans la stratégie 5G présentée par le gouvernement au mois de septembre. L’utilisation du lifi pourrait en effet être pertinente pour le fonctionnement des objets connectés, qui sont toujours plus nombreux à équiper les foyers.