Le choix de préférer un candidat plutôt qu’un autre doit être patiemment pesé pour ne pas faire naître des susceptibilités. (Illustration: Hadi Saadaldeen / Maison Moderne)

Le choix de préférer un candidat plutôt qu’un autre doit être patiemment pesé pour ne pas faire naître des susceptibilités. (Illustration: Hadi Saadaldeen / Maison Moderne)

C’est toujours un pari difficile pour les chefs d’entreprise. Qui faut-il promouvoir au poste de manager, et sur quelles compétences se baser pour ne pas se tromper? Dans un monde où les salariés sont de plus en plus en demande de sens, l’empathie, l’écoute et la prise de recul sont sans aucun doute des qualités indispensables pour celui qui doit diriger des équipes. «Il y a 10, 15 ans, on pensait que le rôle du manager se résumait à montrer l’exemple en étant le plus performant de son équipe», rappelle Rémi Fouilloy, le directeur du cabinet de chasseurs de têtes Morgan Philips Luxembourg. «Aujourd’hui, il est considéré comme un levier de motivation, et on attend beaucoup plus de cette fonction.» En d’autres termes, on cherche désormais des leaders charismatiques pour diriger les équipes, capables d’améliorer la performance de l’équipe et, plus largement, de l’entreprise.

Dans ce contexte, la question de la légitimité devient essentielle. Et le choix de préférer un candidat plutôt qu’un autre doit être patiemment pesé pour ne pas faire naître des susceptibilités. Certains ont l’envie, mais pas les compétences, d’autres les compétences, mais pas forcément l’envie… «Que l’on décide de choisir son candidat en interne ou en externe, il y aura forcément des frustrés ou des déçus qui espéraient obtenir le poste, prévient Rémi Fouilloy, d’où la nécessité de bien accompagner ses équipes pour que le nouveau manager soit accepté.»

Un bon professionnel

Si les soft skills doivent prendre une place importance dans les compétences du futur manager, elles ne sont toutefois pas suffisantes. «Se concentrer uniquement sur les habilités interpersonnelles pourra mener les organisations à passer à côté d’autres profils intéressants, note ainsi Sandrine Pironnet, executive HR solutions consultant chez Ajilon Luxembourg. Il est important de garder en tête qu’un bon manager doit aussi être un bon professionnel. Or, ces personnes capables de mener leur équipe vers des résultats opérationnels ne sont pas toujours les meilleures pour se promouvoir.»

Que ce soit du côté de la direction ou de celui des employés, le manager nourrit beaucoup d’espérance. Quand cela est possible, il est recommandé de le choisir parmi ses effectifs. L’entreprise montre ainsi qu’elle sait identifier et faire grandir ses talents. Mais il ne faut pas oublier que le management est une science qui s’acquiert. La formation et l’accompagnement des personnes que l’on promeut sont donc primordiaux, qu’il s’agisse d’un parrainage en interne avec un manager disposant de plus d’expérience ou d’un coach externe, qui parfois est plus facilement accepté.